85% des français.e.s souhaitent mourir chez eux. Malgré ce chiffre, les soins palliatifs à domicile tardent à se développer et privent donc ceux qui le souhaitent de profiter de leurs derniers instants dans l’environnement chaleureux de leur domicile, entouré de leurs familles. Pour la personne en fin de vie, cette situation peut causer une grande souffrance mentale. Le métier de thanadoula, aussi appelé death doula ou doula de fin de vie en français, vient en renfort pour apporter chaleur et réconfort aux patients et leurs proches.
D’où vient le métier de thanadoula ?
La doula de naissance
Les doulas existent depuis la Grèce Antique. Ce sont des personnes qui apportent un soutien moral et pratique aux femmes enceintes, durant l’accouchement et la période qui suit. Aux Etats-Unis, les femmes qui ont recours à cet accompagnement non médical sont de plus en plus nombreuses chaque année. Les hôpitaux acceptent volontiers leur présence, conscients des bienfaits de cette collaboration. En France aussi, le nombre de doulas de naissance évolue, notamment grâce à l’association Doulas de France, créée en 2006.
La thanadoula
Le métier de death doula est, quant à lui, né en 2003 dans un département de soins palliatifs à New York selon un rapport de Global Wellness. Un employé frustré du peu de soutien réservé aux personnes en fin de vie réfléchit à une façon d’améliorer leur accompagnement. Comment soulager leur anxiété et leur tristesse ? Faire en sorte qu’elles ne meurent pas seules ? Comment diminuer le stress des proches ? Pour y répondre, il met en place la première formation professionnelle de death doula. Ce métier, il l’appelle parfois aussi « sage-femme de fin de vie » ou bien « guide de transition ».
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En quoi consiste le rôle d’une thanadoula ?
La thanadoula considère la mort comme une étape de la vie à part entière, qu’on ne doit pas laisser de côté. Son rôle principal est avant tout de mettre en place un environnement serein, de confiance et propice à une fin de vie paisible.
Elle peut intervenir à la demande de la personne en fin de vie mais aussi celle de ses proches, qui auraient besoin d’être accompagnés pour mieux vivre son départ. D’ailleurs, dans certains cas, elle n’intervient qu’après le décès pour aider l’entourage à traverser leur deuil et à mettre en place des rituels de souvenir pour honorer le défunt.
Son support est à la fois logistique, psychologique et émotionnel et son accompagnement se poursuit avant et durant le décès.
Avant le décès
Chaque expérience avec une personne mourante est unique. La thanadoula invente ou remet en place des rituels personnels positifs. Elle échange à propos des craintes et angoisses de la personne en fin de vie et de ses proches. Son rôle est également de prévoir l’après. Elle aide donc à planifier les dernières volontés en invitant à se poser des questions : Que choisir entre une inhumation et une crémation ? Comment anticiper mes obsèques ? Dois-je rédiger un testament ? Dois-je prévoir la fermeture de mes réseaux sociaux ? Autant de questions que la doula de fin de vie pose et résout.
Témoignage : J’ai fait appel à une doula pour mieux vivre la mort de ma mère
Au moment du décès
La doula peut aussi, en accord avec les proches et si tel était le souhait de la personne en fin de vie, organiser un rituel, dire une prière ou encore chanter une chanson pour accompagner le temps du décès.
Après le décès
La thanadoula veille à honorer la mémoire du défunt après son décès, avec d’éventuels rituels mis en place avec. la famille ou si la personne était seule, elle peut être amenée à organiser ses obsèques et veiller au respect de ses dernières volontés.
Attention, une doula de fin de vie n’a pas de formation médicale. Elle ne doit en aucun cas vous demander d’arrêter un traitement par exemple.
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Comment le métier essaime-il en France ?
Le métier de thanadoula se propage aux Etats-Unis, en Angleterre, au Canada, en Australie, au Mexique… De l’autre côté de l’Atlantique, de nombreuses associations se sont créées. Si la première était l’International End of Life Doula Association, il en existe aujourd’hui une dizaine d’autres. Plus de près de chez nous, en Suisse, l’Institut de recherche et de formation à l’accompagnement des personnes en situation difficile a lancé une première formation certifiante de doula de fin de vie.
En France, on accuse un retard sur le sujet de la fin de vie et de son accompagnement mais le changement s’amorce doucement. L’association Couleur Plume délivre désormais des formations certifiantes et a permis de créer un collectif de doula de fin de vie françaises. L’institut deuils doulas de fin de vie est aussi une référence du secteur. Elle organise des formations certifiées Qualiopi dans la région Bourgogne-Franche-comté mais aussi en distanciel.
Découvrez : Les formations à l’accompagnement du deuil proposées par notre organisme de formation.
Comment trouver une doula de fin de vie en France ?
Sur Happy End, nous référençons les thanadoulas qui exercent dans l’hexagone. Vous pouvez également consulter la carte interactive de Couleur Plume pour découvrir des doulas de fin de vie autour de chez vous.
Lire aussi : Métiers de l’accompagnement de la fin de vie : des death doula témoignent
Comment choisir une thanadoula pour un accompagnement ?
Si l’accompagnement d’une doula de fin de vie vous intéresse, voici quelques conseils pour choisir la personne la plus adaptée :
- Assurer vous d’avoir un bon feeling. La mort est une des étapes les plus difficiles de la vie. Pour apporter un soutien moral et physique de qualité, la doula doit parfois rester plusieurs heures auprès de la personne en fin de vie et ses proches. Dans cette éventualité, choisissez une thanadoula avec qui vous vous sentez à l’aise et apprécierez de passer du temps.
- Vérifier sa formation. L’accompagnement de la fin de vie est un processus délicat qui s’enseigne. Assurez-vous donc que la personne qui fournira l’accompagnement a bien reçu une formation certifiante.
- Discuter de la forme de l’accompagnement en amont. Les derniers instants avec un proche en fin de vie sont précieux. À partir d’un certain stade, il s’agit avant tout de profiter du temps qu’il reste. Pensez donc à bien définir la forme de l’accompagnement avec la doula : À quel rythme avez-vous besoin de sa présence ? Comment peut-elle vous soulager dans votre quotidien ? Quel type de rituels sont les plus adaptés ?…
- Déterminer les modalités de paiement. Définir de manière précise le coût de l’accompagnement est essentiel pour profiter de ce que la doula peut offrir sans vous souciez de l’aspect financier.
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Découvrez le reportage de RTS sur le métier
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