Et si les tombes devenaient plus vivantes en se transformant en jardin ? Laurence et Nathalie, artistes et paysagistes, réalisent, à la demande, 2m² d’éternité.
Redonner de la vie à nos cimetières avec des tombes paysagères sur-mesure
Redonner de la vie à nos cimetières, tel est l’objectif que se sont fixées Laurence Garfield et Nathalie Houdebine, qui forment aujourd’hui un joli duo d’artistes-paysagistes. Depuis 2012, elles créent à la demande des familles, des tombes paysagères sur-mesure et offrent ainsi un petit coin de nature au défunt, qui raconte son histoire.
Ce parterre de verdure est un conte fleuri qui évolue au fil des saisons. « Chaque projet est très différent. Nous parlons beaucoup avec les familles qui souhaitent faire un beau cadeau à la personne qui est partie ». Ainsi, le jardin personnalisé peut évoquer un tableau, une région… qu’elles ornent à partir de leurs créations d’éléments minéraux (ardoises, galets, verres…).
Une reconversion à 180 degrés
Laurence travaillait dans un cabinet de recrutement. Un métier stressant « qui manquait de poésie ». A 50 ans, cette amoureuse des plantes et amatrice de mosaïque, opère un virage à 180 degrés en se formant au métier de paysagiste, elle qui a vécu en Angleterre où les cimetières sont fleuris.
Nathalie était graphiste. Après vingt ans de métier, la lassitude de la vie de bureau la gagne. « J’ai toujours peint et dessiné, j’ai donc choisi de retrouver d’anciennes amours en dessinant des jardins ». Une nouvelle vie qu’elle choie et qu’elle n’est pas près de quitter !
Toutes deux ont suivi une formation à l’ENSP (Ecole nationale supérieure de paysage) mais en décalé. Laurence, très enjouée par sa formation, conseillait les nouveaux inscrits. Et lorsque Nathalie envisage sa reconversion, ce sont les conseils de Laurence qui la conforteront dans son choix. L’alchimie opère entre les deux femmes.
En 2012, le duo gagne le prix du Concours de l’innovation des Jardins, Jardin aux Tuileries en présentant leur première tombe paysagère. « Les réactions étaient très tranchées. Certains étaient choqués qu’on puisse présenter une tombe au milieu de ces œuvres végétales, d’autres émerveillés qu’on puisse transformer ainsi un lieu d’hommage », se rappellent-elles.
Changer les codes pour transformer les cimetières en lieux de promenades
« En France, les cimetières sont très austères. Avec nos tombes paysagères, on espère changer les codes, les transformer en lieux de promenades ». Pour cela, elles s’inspirent des cimetières allemands ou anglais qui sont de vrais jardins, plus gais et plus écologiques.
Mais la tâche est rude face à un marché monopolistique. « Les entreprises de pompes funèbres ne souhaitent pas partager leur pré carré et ne sont pas toujours bien informées pour répondre aux demandes spécifiques », regrettent-elles. Heureusement, il en faut plus pour les décourager. Car rien ne les anime plus que d’accompagner les familles et d’offrir du beau dans les moments difficiles du deuil.
Pour l’entretien, les paysagistes se veulent rassurantes. Les plantes choisies requièrent un minimum d’entretien et des gestes faciles à reproduire. Et leur travail prend tout son sens quand les familles s’approprient ces jardins et trouvent du réconfort à s’y recueillir.
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