Le petit Ollie, 4 ans, succombe à une leucodystrophie en décembre 2018. Son père, Lloyd Jones, et son épouse lui organisent des funérailles sur le thème de l’homme araignée, son personnage préféré. Une personnalisation poussée jusqu’à la pierre tombale qui devait présenter une image de Spider-Man.
Pour mener à bien son projet, la famille britannique contacte la compagnie Disney, propriétaire de la franchise Marvel à laquelle est rattaché le personnage. Pour elle, il s’agit d’une simple formalité. Mais le géant du divertissement va s’y opposer. Dans sa lettre de refus, la compagnie invoque son fondateur Walt Disney et se justifie de vouloir « préserver la même innocence et la même magie autour de nos personnages qui ont procuré à Ollie une telle joie ». Elle ne voulait pas associer son personnage à la mort.
« Je ne m’attendais vraiment pas à cela », déclare déçu Lloyd Jones au journal local Kent Messenger. « Je me suis dit que Disney le permettrait. Les personnages meurent dans leurs films. Je pense que tout est une question d’argent. Ollie avait passé ses dernières vacances à Disneyland. Il aimait Spider-Man et nous lui avions acheté tous les jouets. Mais maintenant qu’il est mort et que nous ne dépenserons plus d’argent, la firme s’en moque. »
Disney amnésique
Ce refus souligne une belle hypocrisie de la part de Disney. La firme milliardaire oublie que la légende de l’homme araignée s’est bâtie autour de la mort. Spider-Man a endossé sa responsabilité de super-héros après le décès de son oncle Ben, tué par un malfrat qu’il n’avait pas arrêté. Et les fans ont encore en mémoire Gwen Stacy. La petite amie du justicier qui s’est éteinte dans ses bras, en 1973, dans le numéro 121 du comics The Amazing Spider-Man. Le héros lui brise accidentellement la nuque alors qu’il tente de la sauver d’une chute dans le vide. Ce drame le marquera à tout jamais.
Enfin, la générosité caractérise le personnage. Dans une de ses histoires les plus populaires, The Kid Who Collects Spider-Man, Peter Parker va jusqu’à enlever son masque et révéler son identité à un enfant atteint d’une leucémie à qui il ne reste que quelques semaines à vivre, pour lui redonner le sourire.
Une pétition en ligne
La nouvelle a soulevé un vent de consternation chez les fans. Une pétition circule en ligne pour demander à Disney de changer d’avis. Elle compte actuellement près de 12 000 signatures d’internautes outrés.
La perte d’un enfant est toujours une épreuve terrible. Ici le cynisme du marketing vient s’ajouter aux difficultés quotidiennes que connaissent les parents endeuillés. Même si la pétition a peu de chances de faire plier Disney, espérons qu’elle apporte au moins un peu de baume au cœur à la famille Jones.