On les confond sans le savoir avec les bancs de jardin, les « bancs du souvenir ». Ils sont tous aussi discrets, placés dans des parcs arborés, mais ils abritent une histoire…
Tandis que je me promenais dans un parc, j’ai croisé un drôle de banc sur mon chemin.
Si j’avais été moins attentive, j’aurais très bien pu le prendre pour un banc de jardin. Mais un petit encadré a attiré mon regard et je me suis arrêtée, pressentant sans doute qu’il s’agissait d’un « banc du souvenir ».
Un banc qui abrite une histoire
En m’approchant, j’ai découvert quelques mots en anglais et mon cœur s’est serré…
Je ne me contenterais pas, cette fois, de m’asseoir seule, ici, pour contempler le paysage. Guidée par ces quelques phrases, je pourrais imaginer être tout près de cet inconnu, assis là autrefois, au même endroit.
Je regarde cet objet qui n’est ni plus ni moins qu’un banc ordinaire… et j’éprouve pourtant la grâce et le charme discret, que délivre ce banc « qui parle » aux vivants.
Ce banc-là est bien plus qu’un banc accueillant des rêveries, un banc pour le repos du corps et de l’esprit… C’est un banc qui abrite une histoire.
Un délicat mélange de profane et de sacré
Dans ce jardin public d’une petite ville de Charente, mon esprit se met à divaguer… Je pense aux cimetières, avec leurs allées grisailleuses, et, sous les pieds, grinçant, le bruit désagréable du gravier.
Est-il « indispensable » pour les cœurs douloureux de devoir célébrer le souvenir dans des endroits tristes !?
L’idée d’un délicat mélange entre le profane et le sacré me plaît. Je suis là, et moi aussi j’ai envie me recueillir, de penser à cet homme. Rejoignant, à ma façon (anonymement), la communauté des souvenants.
Une tradition anglo-saxonne
Auparavant, j’ai vaguement entendu parler de cette tradition anglo-saxonne, sans jamais croiser de banc de mémoire. Je sais que certains sont déroutés ou dérangés par cette approche différente. A mes yeux, pourtant, c’est une chose si belle, si poétique, que cette idée de déplacer le rituel en dehors du cadre, du lieu imposé.
Je me sens en terrain familier.
« Les mots », « la Nature » et « L’Amour » sont au rendez-vous pour célébrer la mémoire de Thomas Nichol.
Je n’ai pas besoin de connaître le visage de « Tom ». Je ne sais même pas son histoire.
Mais je souris en pensant que l’hommage que je lui adresse à ce moment-là est chargé de chants d’oiseaux, de cris d’enfants et du bleu du ciel.
Tout ça sans « fanfaronner » ! (dans le secret d’un cœur ému).
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