Happy End : Quand avez-vous découvert vos dons de médium ?
Anne Tuffigo : A six ans, j’avais déjà des perceptions médiumniques. Des défunts me rendaient visite à l’heure du coucher. Cela me faisait très peur mais je n’osais rien dire à mes parents. Une vieille dame passait son temps au pied de mon lit à pleurer. J’avais beau ne pas l’avoir connu, je savais instinctivement que c’était ma grand-mère maternelle. J’ai appris bien plus tard qu’elle s’était donnée la mort. En 2004, ma mère est décédée brutalement à 52 ans. A l’époque, j’étais enseignante en lettres. Je lui ai écrit en lui demandant de m’envoyer un signe et d’entamer avec moi une correspondance. C’était le test ultime. Elle s’est manifestée très vite. Sachant qu’elle ne croyait en rien, elle m’a donné la preuve de notre survivance.
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Happy End : Cela vous a t-il encouragé à changer de vie ?
Anne Tuffigo : La mort de ma mère m’a poussé à m’interroger : que voulais-je faire de ma vie ? Jusqu’à présent, pour lutter contre mes nombreuses phobies dues à mes perceptions, j’avais opté pour un parcours académique et choisi un métier sécurisant. J’étais professeure de lettres modernes au collège mais je vivais mon existence comme un fardeau. C’est en rencontrant un médium qui m’a confirmé mon don de clairaudience que je me suis lancée. J’ai alors démissionné pour travailler à ses côtés comme médium et réaliser ma mission de vie : servir de canal entre nos deux mondes. Cette reconversion n’a évidemment pas plu à tout le monde et devenir médium m’a valu de perdre beaucoup d’amis…
Happy End : Comment les morts communiquent-ils avec vous ?
Anne Tuffigo : Leurs manifestations sont multiples. Il peut s’agir d’images, de sons, d’odeurs, de mots… Tous mes sens sont réquisitionnés. Heureusement, avec le temps et l’expérience, j’ai appris à les canaliser. Comme un instrument de musique, je sais aujourd’hui me servir de mon don et ne me laisse plus envahir.
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Happy End : Qu’est-ce qui différencie un médium d’un voyant ?
Anne Tuffigo : Un voyant fait souvent appel à un sixième sens et a besoin d’un support (tarot, boule de cristal, pendule) pour intervenir tandis qu’ un médium communique avec les morts ou lit dans les Annales Akashiques, que l’on appelle aussi l’ « ADN de l’Âme ». C’est un lieu spirituel où sont enregistrées les archives de la vie de chaque être humain, le bien qu’il a fait, le mal, ses erreurs, ses réussites, ses différentes incarnations…
Happy End : Vous participez régulièrement à des séances de médiumnité publique. De quoi s’agit-il ?
Anne Tuffigo : Ces séances publiques, que je réalise à titre bénévole, sont organisées par des associations visant à aider les personnes en deuil. Une centaine de personnes sont alors présentes dans la salle. Elles viennent avec une photo, un objet, une lettre qu’elles déposent sur une table. J’ouvre alors tous mes canaux pour recevoir des messages des proches disparus et les délivrent aux personnes à qui ils s’adressent. Recevoir cette preuve de survivance est souvent vécu comme un cadeau pour les personnes endeuillées. Cela les apaise et les aide à avancer dans leur deuil. Ces messages leur insufflent de l’espoir. Nous sommes une vingtaine de médiums en France à nous prêter à cet exercice.
Happy End : Comment entrez-vous en contact avec les défunts. Est-ce si facile que ça ?
Anne Tuffigo : Les défunts ne se déplacent effectivement pas sur commande. D’ailleurs, certains ne se manifestent pas au cours de ces séances. La connexion entre le défunt et son proche se fait en amont, à partir du moment où il a décidé de venir à cette séance de médiumnité. Les esprits qui apparaissent ont souvent un message à délivrer, une volonté d’aider leur proche à avancer. Leur première mission, en quittant le plan terrestre, est de veiller sur ceux qui ont fait partie de leur chemin de vie.
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Happy End : N’est-il pas préférable de consulter un psychothérapeute pour faire son deuil plutôt qu’un médium ?
Anne Tuffigo : Il existe plusieurs voies pour aller mieux. Ceux qui viennent me voir n’ont souvent pas trouvé le réconfort nécessaire auprès d’un spécialiste ou de leurs proches. Tout le monde ne réussit pas à atteindre un état de résilience. En ce moment, j’accompagne des parents qui ont perdu leur petite fille dans une chute de poney. Par mon biais, ils ont pu créer un autre lien avec leur fille. Ça ne leur a pas enlevé leur chagrin mais ça leur a ouvert une nouvelle porte pour comprendre l’essence de la vie. D’après la maman, leur fille les a « bousculés dans leurs croyances ».
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Happy End : Vous recevez aussi en consultation des gens qui souhaitent connaître leur avenir. Ne craignez-vous pas d’enlever à vos consultants leur libre arbitre ?
Anne Tuffigo : Je ne prédis pas l’avenir de mes consultants. J’essaie plutôt de les éclairer sur leur vie actuelle et de leur proposer une lecture de leurs vies antérieures pouvant expliquer certains schémas répétitifs. Depuis cinq ans, j’observe une plus grande volonté de vivre en conscience. « Qui suis-je ? », « Quelle est ma mission de vie ? » sont des questions qui reviennent souvent dans leur bouche. La société s’écroule politiquement, économiquement … On a besoin de revenir à l’essentiel, d’abandonner le paraître pour trouver du sens à son existence.
Happy End : Quel message souhaitez-vous délivrer à nos lecteurs ?
Anne Tuffigo : Essayez de vous détacher de votre mental pour écouter votre intuition. Déposez votre bagage de peur et de culpabilité pour être vous-même et dans le lâcher-prise.
Lire « Ces âmes qui guident nos pas« , éd. Flammarion, 18 €
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