Depuis le début de la crise du Covid-19 en mars 2020, les familles endeuillées ont dû affronter des restrictions d’une violence inouïe. Des enterrements soumis à une jauge de présence, des délais d’attente important pour trouver un créneau au crématorium, l’impossibilité d’organiser des rituels qui ont du sens… Ces conséquences directes de la crise sanitaire ont éveillé chez certains, l’envie de rejoindre le secteur funéraire. Leur reconversion dans les métiers du funéraire, en tant que conseiller funéraire, funeral planner ou facilitateur de démarches après obsèques répond au souhait de évoluer les pratiques et de mieux accompagner les familles.
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Reconversion dans les métiers du funéraire : l’impact du Covid-19
Aurore, ex-journaliste de 44 ans, vient tout juste d’être diplômée comme conseillère funéraire. “Lorsque j’étais journaliste, je recevais chaque année un communiqué de presse à la Toussaint sur les innovations autour du funéraire mais je ne le regardais pas. Je n’avais aucune envie de lire ça !”, avoue t-elle. Le déclic, elle l’a eu en mars 2020. “Au début de la crise sanitaire, beaucoup de familles ont été privées d’obsèques et leur situation m’a saisi d’effroi. J’ai pris conscience que ces rites étaient essentiels et qu’en être privé était inhumain.”
Perrine Guyard, chargée de communication de l’école Funétique confirme le regain d’intérêt pour les métiers du funéraire depuis le début du Covid-19. “Avec le déroulé si particulier des cérémonies en temps de crise, beaucoup de personnes ont été frustrées, empêchées dans leur volonté de dire au revoir et ont souhaité se lancer dans le funéraire. La plupart de nos apprenants sont attirés par le côté humain du métier et l’accompagnement des familles est primordial à leurs yeux”.
Formations funéraires : la volonté de faire évoluer les codes
Dans les organismes de formation, une même envie unit les apprenants : la volonté de faire évoluer les pratiques funéraires actuelles. Si les profils sont assez variés, ils sont pour la plupart en quête de sens dans leur carrière professionnelle. Lors de sa formation de conseillère funéraire, Aurore a été encouragée à « changer les choses ». La personnalisation des cérémonies est valorisée pour s’assurer que les nouveaux entrant sur le marché ne s’abandonnent pas à la standardisation des obsèques. “Ils comptent sur nous pour faire différemment suite à notre reconversion dans les métiers funéraire”, affirme Aurore.
De nombreux professionnels du funéraire se forment également dans l’idée de moderniser leurs services. “La crise du Covid-19 a contraint les pompes funèbres ont sortir de leur zone de confort pour passer au funéraire 2.0. On a pu le voir par exemple avec les funérailles en visio », relate Perrine Guyard, en charge de la formation à l’Ecole Funétique. Ils ont alors été nombreux à constater que ce service était compatible avec ce temps de recueillement”.
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