En 2015, Vanessa assiste à l’enterrement de l’enfant d’un couple d’amis. « J‘ai été saisie par la brièveté du moment accordé à l’hommage », explique-t-elle. Une interrogation la poursuit alors, que fait-on après ? Vanessa imagine alors une journée, consacrée à la mémoire du défunt, qui se déroulerait plusieurs semaines, mois ou années après les obsèques. Ce concept, elle le soumet à ses amis. « C’était important pour moi d’avoir leur approbation. Ça n’a pas été facile de leur en parler mais ma démarche leur a parlé. » À l’issu d’un travail de réflexion de plusieurs années et d’une formation funéraire, munie d’une expérience dans l’événementiel, elle fonde en octobre 2021 Ômages, pour proposer aux familles ce qu’elle baptise des Fêtes du souvenir.
La Fête du souvenir est un catalyseur autour de la mémoire du défunt
« Le jour des obsèques, il est difficile de trouver sa place pour honorer le défunt », explique Vanessa. Le choc de la perte, l’émotion, la distance géographique, un délai court auxquels s’ajoutent parfois des tensions familiales… Beaucoup de facteurs empêchent les proches de témoigner comme ils le souhaitent. La Fête du souvenir est l’occasion de s’accorder un deuxième temps d’hommage. Elle ne peut avoir lieu que lorsque les proches se sentent prêts à évoquer le défunt avec plus de légèreté. « Il y a un temps nécessaire à s’accorder pour traverser le deuil avant que les familles ne soient disposées à organiser cette journée », affirme Vanessa. « Le mot Fête a beaucoup de sens. Il exprime le besoin d’orienter l’hommage en se reposant sur le bon et le meilleur. C’est un catalyseur autour de la mémoire du défunt », affirme la fondatrice d’Ômages.
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Une journée pour ramener de la lumière et de la joie
Rendre un bel hommage au défunt lors de ses obsèques est quelque chose de fondamental dans le processus de deuil. Pour ces proches, la Fête du souvenir devient le moyen d’organiser un événement plus doux pour commémorer le défunt. « Je travaille actuellement sur un projet pour une femme qui a perdu son meilleur ami. Elle regrette beaucoup que ses obsèques n’ont pas été à son image et elle souhaite organiser une Fête en sa mémoire pour se remémorer qu’il était festif et qu’il adorait l’apéro. »
La Fête du souvenir est un moment libératoire. « Finalement, ce moment permet de ramener de la lumière et de la joie autour du défunt », affirme Vanessa. Elle planche aussi sur une Fête du souvenir pour un frère ayant perdu sa sœur il y a plusieurs années. « Il ne souffre plus de la mort de sa sœur mais il regrette qu’il ne se passe plus grand-chose pour se souvenir d’elle. »
Des souvenirs, des anecdotes, et des moments de vie…
« Pour la préparer, j’interroge les proches et collecte des souvenirs, des anecdotes, des éléments sur la personnalité du défunt et ses habitudes. », explique Vanessa. Ainsi, si le défunt était passionné de pêche, Vanessa pourra proposer à la famille un pique-nique et une après-midi pêche. « Les Fêtes du souvenir ne se ressemblent jamais car toutes les histoires sont différentes. Je puise mon inspiration de manière infinie dans leur vécu pour concevoir une journée unique, qui leur permettra de se connecter à l’être aimé », précise Vanessa.
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Être acteur de la journée
Le jour J, les familles peuvent lire des textes, écouter une chanson qui lui plaisait particulièrement ou simplement partager des souvenirs. C’est un moment d’hommage très émouvant qui permet de laisser aller les émotions. Le repas est souvent l’occasion de déguster un plat particulièrement apprécié du défunt. « Par la suite, je propose une activité participative car il faut être acteur de cette journée d’hommage », explique Vanessa. La création d’un mandala floral, une randonnée, un vol en montgolfière que le défunt aurait adoré ou encore un atelier cuisine pour déguster le plat fétiche d’une grand-mère. « L’important est de choisir une activité liée au défunt, à sa personnalité, ses intérêts et ses loisirs. »
Un moment où tout est réalisable
« Finalement, la Fête du souvenir est un moment où tout est réalisable ». Contrairement au jour des obsèques, c’est un événement léger lors duquel on se concentre sur les bons souvenirs et la rigolade. « C’est comme la bonne bouffe qu’on fait de temps en temps et qu’on aimerait faire davantage », témoigne Vanessa.
Récemment, l’entrepreneuse a organisé une Fête du souvenir pour une famille ayant perdu un enfant. « Avant le lâcher de ballons, on s’est tous retrouvé pour les gonfler avec de l’hélium. On a bien rigolé et ça a détendu l’atmosphère. » Puis, ils se sont envolés, avec des petits mots que chacun avait écrit. « Le soleil est alors apparu , alors que c’était une journée bien grise. La famille était très émue. Ils ont vu ça comme un signe de la part de leur enfant. »
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