Un livre qui lève le le tabou du deuil périnatal
« Quand on se marie, on fait la fête, quand naît un bébé, tout le monde vient le voir, quand un bébé meurt, il ne se passe rien ». C’est de ce triste constat qu’est né le livre de Hélène Gérin, ancienne accompagnante de naissance.
Au fil des ans, sa rencontre avec de nombreux parents, parfois endeuillés de leur bébé, lui a montré la nécessité de lever le tabou de leur deuil. « Les parents qui vivent cette épreuve inimaginable se retrouvent souvent seuls avec leur chagrin. La plupart des proches ne savent pas comment réagir ni quoi dire et préfèrent donc se taire », regrette-t-elle. Or, c’est une épreuve dans laquelle les parents ont besoin d’énormément de soutien de la part de tous ceux qui les entourent.
Si vous avez besoin de soutien, il existe des groupes de parole de deuil spécialisés dans le deuil périnatal pour vous accompagner.
« Les gens faisaient comme si je n’avais jamais été enceinte »
Dans son livre « Dans ces moments-là », Hélène Gérin propose 130 idées et conseils à destination des parents endeuillés, mais aussi aux proches (famille, amis, collègues…). Un bon outil pour permettre aux parents de mettre un mot sur leurs ressentis et leurs besoins et imaginer comment ils peuvent être soutenus par leur entourage, mais aussi pour les proches qui pourront comprendre la douleur des parents et le deuil périnatal en lui-même.
« En revenant au travail, tout le monde a fait comme s’il ne s’était rien passé. On ne m’a plus parlé de ma grossesse, de mon bébé. C’était horrible : j’ai eu l’impression que mon enfant mourait une deuxième fois », explique Marylin, 36 ans, maman d’un bébé mort né à 30 semaines.
Comment honorer le souvenir d’un enfant que personne n’a connu ?
« La difficulté est que cet enfant est un inconnu social. Personne ne l’a vu, connu. C’est compliqué pour les proches d’honorer son souvenir », explique l’auteure. Ce guide leur vient en aide grâce à des idées d’actions concrètes (logistiques ou symboliques) pour manifester leur soutien aux parents endeuillés.
« On est nombreux à se questionner sur les bonnes phrases à dire dans de telles circonstances mais ses parents endeuillés ont surtout besoin d’être entendus et reconnus dans leur douleur. Je les invite à y aller le cœur grand ouvert, et le regard neuf, sans jugement », ajoute Hélène Gérin. Une façon intelligente et sensible de créer des ponts, du dialogue et des jolis moments de partage, y compris dans l’épreuve.
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