Pour accompagner les parents vivant un deuil périnatal, Hélène Gérin, auteure, propose une liste d’inspirations de rituels. Il n’y a pas de remède miracle pour se remettre de cette épreuve. Mais des petits rituels peuvent aider à trouver la voie de l’apaisement et à honorer la mémoire de son enfant. En voici quelques-uns.
Photographier son enfant
Certains parents affirment que les souvenirs les aident dans leur processus de deuil. Evidemment, ces souvenirs sont difficiles à récolter sur le moment. Mais plus tard, on apprécie souvent cette marque de l’existence de l’enfant.
Des associations de photographes professionnels comme Souvenange en France, Portraits d’Étincelles au Québec ou Au-delà Des Nuages en Belgique, offrent gratuitement aux parents qui le souhaitent des photos de qualité de leur bébé décédé. Ces images ressorties le moment venu, des mois ou des années plus tard, constituent une source d’apaisement pour les parents et leurs proches.
Il existe d’autres moyens d’immortaliser le souvenir du bébé si vous ou l’un de vos proches dispose d’un talent artistique. Une peinture ou un dessin peuvent apporter plus de douceur, surtout si vous ne possédez que des photos en milieu hospitalier.
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Si vous préférez la matière et le relief, une mèche de cheveux ou un moulage de sa main ou de son pied peuvent constituer un joli souvenir. Pour cela, il suffit d’un peu de plâtre et d’eau, deux matériaux courants à l’hôpital. Si c’est trop difficile émotionnellement de le réaliser vous-même, demandez à un proche de le faire pour vous.
Célébrer la naissance
Même si la perte de l’enfant représente une épreuve très difficile, fêter son passage sur Terre peut apporter du réconfort. Célébrer le beau au milieu de la douleur génère quelque chose de puissant selon certains. Trinquer à sa naissance, par exemple, crée un moment de partage, de tendresse et de sourires, qui peut être précieux dans cette période sombre. Ce sera aussi l’occasion pour vos proches et vous-même d’exprimer à ce bébé tout votre amour.
Symboliser l’existence du bébé par un rituel
Le rituel permet de structurer, intérieurement ou socialement, quelque chose d’intangible. En cela, il apaise. Plus il aura de sens pour vous, plus il sera puissant.
Quand Céline, enceinte de cinq mois, a perdu son petit Kanayama. Elle s’est rendue au bord d’une rivière. Là, elle a empilé cinq pierres (une pour chaque mois de grossesse) pour constituer un cairn, comme sur le bord des chemins. « À chaque pierre que je posais, je me remémorais le mois en question. Les évènements, les moments heureux ou ceux de doutes. Et puis, j’ai laissé venir les émotions. Je les ai ensuite laissées partir avec le flot de la rivière. »
D’autres parents préfèrent planter un arbre pour symboliser et célébrer la vie, comme Anna, maman d’Eloham : « aujourd’hui, j’ai une énorme joie à voir cet olivier, » raconte-t-elle, « à le toucher aussi parfois. Dans cet arbre, je sens une belle énergie qui me relie à mon fils. »
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Participer à une journée du souvenir organisée par une association dédiée au deuil périnatal
De nombreuses associations de parents endeuillés organisent chaque année un événement lors de la Journée mondiale du deuil périnatal, autour du 15 octobre. L’association Pieds par Terre, Coeur en l’air invite, par exemple, les famille à se réunir à Paris, Lyon, Toulouse et Bruxelles lors d’une marche du souvenir. A cette occasion, les parents sont reliés par cette expérience commune, reconnus dans leur deuil et acceptés. Ces marches s’accompagnent de conférences ou de rencontres autour du deuil périnatal.
Chaque année, en mai, quatre associations spécialisées dans l’accompagnement du deuil périnatal (AGAPA, L’Enfant sans nom—Parents endeuillés, Naître et Vivre et SPAMA) organisent Une fleur, une vie , une journée d’hommage pour les enfants partis trop tôt. L’idée de cette rencontre est de permettre aux parents de composer un bouquet géant en mémoire de leur enfant décédé, et d’échanger entre eux. Cet évènement a lieu, chaque année, au mois de mai à Paris.
Enfin, l’association Nos Tout petits présente dans différentes régions (Alsace, Savoie, La Réunion, PACA et Hauts de France ), convie, également, les parents à se retrouver une à deux fois par an pour rendre hommage à leurs bébés à l’occasion d’un lâcher de ballons et/ou d’un atelier création d’objets de Noël.
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Se faire tatouer
Le tatouage rentre de plus en plus dans les mœurs : il devient donc naturel que des parents, vivant un deuil périnatal, y pensent parmi les rituels pour honorer leur amour pour leur enfant. Un tatouage grave dans la chair le lien permanent avec le bébé. Il peut s’arborer bien en vue (sur le poignet par exemple) ou à un endroit plus discret pour garder son jardin secret. Visible de tous, il peut être un moyen d’aborder le sujet simplement dans une conversation : « Il est beau ce tatouage, que représente-t-il ? » ou bien « C’est qui (prénom tatoué) ? ».
Organiser un rituel pour les trois générations
« Si vous parlez honnêtement de ce que vous vivez et éprouvez, vous ouvrirez la porte à votre entourage pour qu’il ait une attitude juste envers vous. » C’est le conseil que souffla la sage-femme d’Alice et Émilie quand elles ont perdu leur petite Ariane. Elles ont alors écrit une lettre à leur bébé qu’elles ont ensuite envoyé à chacun de leurs parents. « Et ça a marché… », confie Alice soulagée. « On parlait tellement avec notre cœur, dans cette lettre, qu’ils en ont été émus. Ils ont été très à l’écoute et nous ont répondu qu’à travers elle, ils s’étaient rendus compte qu’ils avaient eux aussi un deuil à faire. Finalement cette lettre a soulagé tout le monde. Plus tard, Arianne et Émilie ont enterré dans le jardin des grands-parents une boîte à souvenirs contenant le doudou de la petite Ariane, des photos d’échographies et sa mini-couverture.
Chacun vie un lien personnel avec le bébé. Les rituels en famille permettent de se rapprocher, se soutenir mutuellement et partager ensemble ce deuil périnatal.
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