Si Edouard Philippe a annoncé à la télévision qu’il n’était plus possible d’assister à des obsèques pendant la crise du Covid-19, les professionnels du funéraire n’ont toujours pas reçu de directives de la part du gouvernement. Chaque professionnel ou représentant religieux s’adapte et fait le maximum pour répondre aux besoins des familles, malgré le confinement. « Les familles ont du mal à comprendre qu’on restreigne le nombre de personnes présente et ne respectent pas les distances de sécurité, il faut parfois faire preuve d’autorité pour se faire entendre… Ce n’est pas notre rôle !« , explique Nicolas Fossier, dirigeant d’une entreprise de transports et de prestations funéraires.
Par ailleurs, les funérailles n’apparaissent pas sur la liste des exceptions prévues dans les attestations de déplacement. Il est donc conseillé aux familles et au personnel funéraire de se rapprocher de leur préfecture avant chaque inhumation pour vérifier que des consignes plus strictes n’ont pas été édictées dans la localité concernée en raison de l’évolution de la pandémie de Coronavirus à l’échelle de chaque département ( certaines préfectures limitent à 5 le nombre de personnes présentes).
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L’organisation possible des obsèques pendant le confinement lié au Covid-19 :
– La venue des familles dans les agences de pompes funèbres : les agences restent ouvertes au public mais la majorité des démarches est effectuée par mail ou téléphone. Certaines agences demanderont à ce qu’une seule personne de la famille ne se déplace.
-Les cérémonies d’obsèques dans des lieux de culte : depuis l’annonce du confinement lié au Covid-19, le décret pris par le gouvernement le 15 mars dernier interdit les cérémonies d’obsèques dans les lieux de culte avec plus de 20 personnes (célébrant et personnel des pompes funèbres compris) et ce jusqu’au 15 avril prochain.
Pour les catholiques : les messes en mémoire du défunt ne sont plus données. Seule une prière à l’église ou au cimetière est autorisée. Il sera impossible de toucher le cercueil et seul le célébrant pourra bénir le cercueil. Le passage du goupillon de main en main est formellement interdit. Vous devrez respecter une distance de sécurité entre les personnes présentes : une chaise vide entre chaque membre de la famille et une rangée sur deux occupée.
Pour les musulmans : Selon le Conseil français du culte musulman (CFCM), la toilette mortuaire n’est plus autorisée. Par ailleurs, comme mentionné sur le site du CFCM, « les vols sont suspendus entre la France et de nombreux pays, ce qui rend impossible le rapatriement des corps. Il demeure possible, pour certains cas, vers certains pays, en mode cargo sans accompagnateur (se renseigner auprès des consulats concernés). » Le CFCM rappelle que la tradition prophétique est d’enterrer les personnes le plus rapidement possible dans leurs lieux de décès. Par conséquent, il est conseillé de renoncer, dans la mesure du possible, au rapatriement du corps notamment dans ce contexte de pandémie.
Pour les juifs : « Le consistoire a pris la décision de fermer, de façon provisoire, les synagogues, » explique Haïm Korsia, le grand Rabbin de France. Il met en garde les familles contre des réunions à leur domicile. « Vouloir respecter la mort de quelqu’un, c’est aussi respecter la vie. Vous pourrez faire kaddish (ndlr : la prière juive traditionnelle des endeuillés) de façon différée. En attendant une amélioration de la situation, on peut consacrer des études à la mémoire de quelqu’un, insiste t-il.
-Les cérémonies au crématorium : les cérémonies d’obsèques sont dorénavant interdites en présence des familles. Il est possible dans la plupart des crématoriums de demander à ce qu’elles soient filmées par le professionnel pour permettre aux familles d’y assister à distance.
Nos conseils pour vivre ce moment de recueillement à distance.
Si vous souhaitez programmer une cérémonie plus tard, avec un rituel particulier (réalisation d’un mandala géant avec un artiste, marche…), n’hésitez pas à nous écrire à contact@happyend.life
-Les cérémonies dans les cimetières : les directives varient en fonction des communes : l’assemblée est réduite à deux personnes dans certaines communes, dans d’autres, à 20 personnes. Attention, si les consignes ne sont pas respectées, la famille peut être verbalisée.
-Le recueillement en chambre funéraire : seules deux personnes sont autorisées à venir se recueillir auprès du défunt, avec des mesures strictes d’hygiène.
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