Quand une personne de notre entourage perd un être cher, il est difficile de trouver les bons mots face à son deuil. On aimerait agir, manifester notre soutien, et on craint parfois d’être maladroit.
Lydia, Julie et d’autres endeuillés nous racontent ces attentions reçues qui les ont tant aidés à surmonter leur chagrin… Des témoignages inspirants.
Une cagnotte en ligne pour réaliser des travaux dans la maison
« Quand mon mari est décédé après cinq ans de combat contre un cancer, notre maison était devenue une annexe d’hôpital. Barres dans les escaliers, toilettes remontées, tâches de Bétadine sur la moquette… tout, dans ma chambre, me rappelait l’épreuve que nous avions traversé… J’ai eu besoin de la vider de tous ses meubles que j’ai offert aux voisins et me suis installée dans la chambre de mon petit dernier. Ma meilleure amie a eu l’idée d’ouvrir une cagnotte pour m’aider à financer des travaux dans la maison. Grâce à cet argent, on a pu entièrement retaper un étage. Au-delà du coup de pouce financier, je garde en tête les journées entières de travaux, avec mes enfants et nos amis. Des moments de joie et de rire pour effacer les mauvais souvenirs et en créer de nouveaux. » Lydia, 39 ans
Un vol en hélicoptère pour disperser ses cendres
« Mon petit frère était mécanicien et allait passer son brevet pour devenir pilote. Il avait une passion pour l’aéronautique et mon père, décédé avant lui, disait toujours : « Un jour, tu atterriras dans le jardin, en hélicoptère ». Après son décès, sans trop y croire, j’ai demandé à son meilleur ami, pilote, s’il accepterait de nous aider. Compte tenu du coût d’un tel vol, je n’y croyais pas trop. Mais il était ravi de lui rendre cet hommage. Nous avons donc pu réaliser son rêve posthume et disperser ses cendres au dessus de la maison. Ce jour-là, je me suis aussi mariée ! Une fabuleuse journée ». Leslie, 30 ans
Les mots du deuil : nos cartes de condoléances pour manifester votre soutien
Un bouquet de fleurs de ma maraîchère
« J’ai perdu mon mari, il y a cinq ans. Tous les deux, nous avions l’habitude de nous rendre au marché le samedi matin. Trois semaine après le décès, je me suis forcée à y retourner. Ce jour-là, quand Odette, la maraîchère, m’a aperçue, elle a senti que quelque chose n’allait pas. Derrière mon sourire, devait se lire toute ma tristesse… Quand je lui ai annoncé la mort de François, elle est aussitôt sortie de son étal en attrapant un bouquet de fleurs des champs qui décorait leur stand. Elle m’a prise dans ses bras et m’a dit : « ce n’est pas grand-chose, mais c’est de la vie ». Un geste d’une gentillesses incroyable et d’une grande profondeur malgré sa simplicité. » Emma, 42 ans
Une sortie avec mon cousin !
« Le soir de l’enterrement de ma mère (j’avais 23 ans), nous étions dans le jardin de notre maison de campagne. J’étais allongée sur une chaise longue et mon cousin est venu me proposer d’appeler tous nos copains pour aller boire un verre, à la santé de ma maman. C’était tout ce dont j’avais besoin ce soir-là : m’évader, célébrer la vie, et celle de ma mère qui était une personne très vivante. Oublier ma peine et l’honorer dans la joie, m’a fait un bien fou. Son rire a résonné à mes oreilles pendant toute la soirée. » Amélie, 44 ans
Une étoile qui porte le nom de notre fils
« Trois mois après le décès de Léo, nos meilleurs amis sont venus à la maison avec un cadeau. Une étoile au nom de Léo. Ils ont eux-mêmes deux enfants et leur garçon, né 4 mois avant Léo, a été le premier copain de notre fils. Cette attention actait le fait que Léo était devenue une étoile, une vraie. J’ai aussitôt pensé : « si quelqu’un ose me dire que Léo n’existe plus, je pourrais lui prouver qu’il se trompe. » Heureusement, à ce jour, personne n’a été aussi maladroit. » Julie, 32 ans, L’Etoile Léo
Et je choisis de vivre : l’histoire d’un retour à la vie après la mort d’un enfant
Un massage
« A la mort de ma mère, j’étais littéralement épuisée. Je me suis occupée d’elle seule durant toute sa maladie (exception faite du personnel médical et d’un ami à elle ). Quelques jours après son enterrement, mes amies m’ont offert un massage. J’ai pris rendez-vous un mois après les obsèques. Cela m’a fait un bien fou et j’ai d’ailleurs offert le même cadeau à une amie suite au décès de sa maman. C’est tellement important de prendre soin de soi quand on est en deuil.» Laetitia, 45 ans
Des branches de pommier sur le lit où mon amoureux était mort
« Mon amoureux est mort à la maison, chez l’ami qui l’hébergeait. Le premier soir après sa mort, en revenant très tard et toute seule de sa chapelle ardente, je suis retournée dans la chambre où quelques heures plus tôt il était mort. L’ami avait déposé sur le lit où il était quelques heures auparavant des branches de pommier en fleurs. Il avait aussi préparé une petite chambre d’amis pour moi car clairement je ne pouvais pas dormir dans ce lit. Derrière la porte de la nouvelle chambre, une bougie brûlait sur une petite table, à côté du petit bouquet de fleurs sauvages que j’avais cueilli pour mon amoureux la veille de son décès et d’une photo de nous. La douceur de cette attention m’accompagnera toute ma vie. » Lucia, 37 ans
Un arbre dans la rue où ma mère était concierge
« Ma maman était la concierge du quartier : pour lui rendre hommage, nos voisins qui la connaissaient depuis des années ont planté un rosier et ils me l’ont montré au printemps lorsque la première rose a fleurit. Une très belle surprise. » Ljin, 31 ans
Un cadre photo
« Quand nous avons perdu notre papa, ma sœur m’a offert un cadre où elle avait placé une photo de moi et de mon père où nous faisions les idiots. Depuis, cette photo ne m’a jamais quittée. Je l’emmène partout avec moi, y compris en vacances. A chaque fois que je la regarde, j’ai le sentiment que mon père veille sur moi.» Cassie, 25 ans
Une cagnotte pour publier l’histoire de mes enfants
« Le 1er septembre 2017, à sept mois de grossesse, j’ai accouché de mes jumeaux nés sans vie. Mon homme et moi avons fait le choix d’une interruption médicale de grossesse quand nous avons su qu’ils étaient gravement atteints d’une maladie génétique rare. Raconter mon histoire, ces moments de vie partagés avec eux, m’a aidé à tenir le coup. Mais j’avais besoin de prouver que mes bébés avaient bien existé et de les faire vivre en publiant ce livre. Mon homme m’a encouragé à créer une une cagnotte pour que je puisse auto éditer mon témoignage. Il savait que cela m’aiderait à me reconstruire et que cela pourrait également aider d’autres « paranges« . Ma famille, mes amis (y compris des personnes que j’avais perdu de vue), mais aussi des inconnus, y ont contribué. En trois jours, la somme avait été réunie ! Cela m’a donné la force d’aller au bout de ce projet d’écriture. Mes amis m’ont permis de partager mon histoire et de rendre hommage à mes anges. Lever les tabous sur le deuil périnatal était une cause qui me tenait à cœur. Je remercie donc toutes ces personnes qui ont cru en moi et qui m’ont soutenu dans ce projet de vie. » Marion, auteure de Nés sans vie
Le verre préféré de mon parrain
« Mon parrain, atteint d’un cancer du poumon, se savait condamné. J’étais très proche de lui. Nous nous voyions toutes les semaines ! Issu d’un milieu très modeste, il ne possédait pas grand-chose mais il souhaitait que je garde un souvenir de lui. Il avait donc demandé à sa femme de m’offrir le verre dans lequel il buvait son vin tous les soirs. Je l’ai toujours gardé depuis mes 14 ans : il est dans mon buffet de salle à manger et personne d’autre n’a bu dedans depuis toutes ces années.» Arzhela, 40 ans
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Des chocolats en pleine canicule
« Après le décès de mon père, une voisine et amie est allée par 38 degrés m’acheter des chocolats (parce que j’adore ça, même si elle ignorait que j’étais incapable d’avaler quoi que ce soit). Elle a fait tout le trajet du retour en courant pour ne pas que les chocolats fondent !» Géraldine, 33 ans
Un bouquet de fleurs le jour de l’anniversaire de sa mort
« L’année après la disparition de ma mère, mon mari est allé acheter un bouquet de ses fleurs préférées pour son anniversaire de départ et l’a déposé devant la photo que je garde d’elle à la maison. J’ai trouvé ça d’une délicatesse absolue sachant qu’il ne l’avait croisée que peu de temps avant son décès et qu’il la connaissait peu. » Emilie
La livraison d’un repas
« Après le décès de mon fils qui allait avoir 16 ans, la nourrice qui l’a élevé est venue nous déposer un repas à base de poulet frites. Nous y avons à peine touché mais ce geste m’a réchauffé le cœur…» Catherine
L’écoute de ma meilleure amie
« En mai 2018, j’ai perdu ma grand-mère, dix ans après la disparition de mon grand-père. Sa mort a été un déchirement. J’avais avec eux une relation fusionnelle. L’écoute de ma meilleure amie a été le plus beau des cadeaux les jours qui ont suivi. Elle ne m’a pas servie des phrases toutes faites mais a su m’offrir un espace pour que je puisse exprimer tout mon chagrin. » Malory, 22 ans
Un tagine pour toute la famille
« Lorsque mon mari est décédé, notre fils a été très entouré par ses copains. Un soir, la maman de l’un deux, gérante d’un restaurant nous a déposé un grand tagine pour la famille. « Je ne veux pas entrer, je ne suis pas assez « intime » mais je suis bouleversée et de tout cœur avec vous », nous a-t-elle dit.» Une attention dont je me rappelle encore. Suzy, 72 ans
Des gâteaux déposés à la maison
« Mon fils aîné a disparu pendant 1 mois et demi (avant d’être retrouvé dans la Seine). Pendant cette atroce période, une amie nous apportait régulièrement des gâteaux, et cela nous réconfortait énormément. Le quotidien était tellement difficile… » Evelyne
Un bracelet à la mort de mon fils
« A la mort de mon fils, ma belle mère n’avait pas les mots, mais elle avait l’amour. En m’offrant un bracelet quelques jours après le décès de son premier petit-fils, elle me l’a confirmé. » Charlotte
La photo d’un camion portant le prénom de ma fille
« Ma fille Alice est décédée le lendemain de sa naissance, il y a 1 an et demi, dans des circonstances difficiles. Depuis ce drame, l’une de mes amies m’envoie régulièrement des photos d’endroits ou de choses qui lui font penser à notre fille : un camion portant son prénom, la vitrine d’un magasin, une étoile… Autant de gestes qui me font du bien… ». Véronique, 38 ans
Un remaniement à table
« J’ai perdu mon mari à 34 ans suite à une erreur médicale. Je me souviendrais toujours d’un dîner où une femme avec qui j’allais au sport a défait les couples à table pour ne pas que je sois toute seule. A la dernière minute, elle a demandé aux femmes de se regrouper d’un côté et les hommes, de l’autre. Son mari lui a dit : « Mais que fais-tu ? Tu t’assieds toujours à côté de moi d’habitude. » Je ne l’oublierai jamais tellement ce geste était grand ! » Sabine, 36 ans
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