Fabriquer soi-même son cercueil ?
Et si on transformait sa bibliothèque en cercueil ? Au départ, un constat simple : « On a toute la vie pour savoir qu’on a besoin d’un cercueil un jour. Mais souvent, la personne décède et le lendemain les pompes funèbres arrivent munis de leur beau catalogue, plein de modèles hors de prix. Au final, c’est un achat qui doit être fait dans l’urgence », raconte Kyril Gossweiler. Un achat souvent précipité dans un moment douloureux et qui peut coûter cher.
Pour éviter ça, il a décidé de prendre les devants et de se construire lui-même son propre cercueil. « J’ai essayé de le dessiner à l’ordinateur et comme je ne suis pas menuisier, j’ai imaginé une caisse assez simple. Et puis tout à coup, j’ai découvert que ce cercueil couché ressemblait furieusement à une étagère, une fois redressé. » raconte-t-il. Sa bibliothèque-cercueil était née.
Avec sa forme passe-partout, l’objet peut servir d’étagère, de bibliothèque ou même de cave à vin. Pour passer du meuble au cercueil, il suffit de le coucher, d’utiliser les rayons comme couvercle, et d’ajouter des poignées.
Personnaliser sa bibliothèque cercueil
Kyril fait part de son invention à ses proches et elle suscite aussitôt de l’enthousiasme. On lui demande où se procurer ce meuble ingénieux. Il crée alors My last home, un site internet pour répondre à cette demande. Kyril Gossweiler souhaite privilégier le circuit court. Il y indique les ateliers reconnus d’utilité publique en Suisse, qui respectent des critères éthiques sociaux, écologiques et commerciaux, Si vous êtes bricoleur, le site fournit aussi des outils, astuces et tutoriels pour le fabriquer vous-même.
En France, il cherche des entreprises de menuiserie pour développer le concept de façon éthique en circuit court.
Dessin, photo, tout est permis pour le décorer
Outre son côté pratique, la force du concept réside dans sa personnalisation. Que vous fassiez appel à un artiste ou que vous le décoriez vous-même, tout est permis : dessins, dédicaces, messages, photos… Cela apporte de la couleur et permet de dédramatiser l’enterrement. « C’est un moyen de s’approprier sa dernière demeure » rappelle Kyril Gossweiler.
Si cette bibliothèque cercueil peut paraître morbide pour certains, de note côté, on apprécie la démarche responsable qui évite une consommation de bois inutile.
Un designer britannique avait déjà conceptualisé un prototype plus sophistiqué de bibliothèque cercueil en 2005 pour le London Design Festival. Baptisé « Shelves for Life » (« Etagères pour la Vie »), elle avait un côté plus design, mais semblait moins facile à remonter que le modèle suisse.
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