Après les magasins, c’est peut-être au tour des pompes funèbres de travailler le dimanche. En effet, La Mairie de Paris envisage d’autoriser les enterrements le dimanche, d’ici la fin de l’année. Jusqu’à présent, les familles qui le souhaitent ont besoin d’une autorisation de la préfecture.
La mairie justifie cette décision par une évolution des demandes des familles. Selon Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts et des affaires funéraires, cette extension du service publique seraient destinée à faciliter le rassemblement des familles dispersées géographiquement. Pour certains proches, il serait plus facile de se réunir le week-end qu’en semaine.
D’autres villes, comme Sarcelles, autorisent déjà les enterrements le dimanche. Mais ils demeurent exceptionnels. Sarcelles qui compte un peu plus de 57 000 habitants, reçoit environ une demande toutes les deux semaines, principalement de familles juives.
Car bien que l’élue parisienne s’en défende, les enterrements dominicaux concernent surtout les communautés israélites et musulmanes. Si en France, le délai pour inhumer un défunt est de six jours ouvrés, les communautés juives et musulmanes ont pour tradition d’enterrer les morts dans de courts délais. Tenus d’organiser des funérailles dans les 24h à 48 heures, la possibilité d’organiser des obsèques le dimanche leur faciliterait la tâche. En revanche, ce n’est pas le cas des catholiques qui n’ont pas l’habitude d’organiser des cérémonies funèbres le dimanche. Et les cérémonies laïques ont généralement lieu au crématorium, fermé le dimanche.
Enterrements le dimanche, une nouveauté coûteuse
Les cimetières sont déjà ouverts le dimanche. Mais un enterrement le dimanche ne se résume pas à la mise en terre. « L’enterrement, c’est la fin de la chaîne. Avant, il y a l’équipe de corbillard, les porteurs, les marbriers, le personnel du cimetière ou du crématorium. Le dimanche, c’est le jour de repos. Pour organiser un enterrement le dimanche, il faudra payer le personnel double. Cela va se répercuter sur le prix des services. On ne fait pas payer de supplément le samedi, mais le dimanche, on n’aura pas le choix », souligne Frank Vasseur, gérant des pompes funèbres L’Autre Rive à Paris et Lyon.
Franck Vasseur lève aussi un problème logistique : « Toutes les sociétés ne sont pas organisées pour travailler le dimanche. Les grandes enseignes disposent de beaucoup d’employés. Mais beaucoup d’indépendants, principalement des entreprises familiales, ne pourront pas tenir la cadence, faute de moyens. » Avec cette décision, il se peut que l’offre soit plus réduite, et de fait encore un peu plus chère.
De son côté, l’administration devra, elle aussi, s’adapter pour permettre les enterrements le dimanche. La Mairie de Paris veut instaurer une astreinte pour les personnels administratifs des cimetières. Une Nouvelle qui suscite la colère des syndicats. Après un mouvement de grève, les négociations se poursuivent.
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