Un esprit comme à la maison
Oubliées les fleurs artificielles et les plaques funéraires en marbre qui filent le bourdon ! Certaines agences ont compris que le service, quand il s’agit d’accompagner des familles en deuil, prime sur le produit. Et qu’un lieu accueillant et chaleureux en était le reflet. A Cambo-les-bains, au cœur du Pays-Basque, Julien et Emilie ont opté pour un esprit « comme à la maison ». Ils reçoivent les familles autour d’une table et non derrière un bureau. Les enfants ont même un coin jeux, avec livres et jouets à disposition. « J’ai travaillé six ans en agence funéraire avant de monter Oihandorea avec ma femme. Il n’était pas question de reproduire l’esprit triste et administratif que j’avais connu, ni d’écouter les familles me parler de leur défunt avec un ordinateur entre nous. Organiser des obsèques, c’est entrer dans l’intimité des gens. Il est important que les familles puissent se sentir comme chez elles quand elles nous rendent visite », explique le fondateur.
Des codes funéraires enfin revisités !
Même ambiance à l’Autre Rive, première enseigne à s’être affranchie des codes du funéraire il y a 20 ans. Créées par un ancien scénographe, ces agences se distinguent d’emblée par leur vitrine bleue et leur vitre transparente. « Beaucoup de personnes s’arrêtent devant la vitrine, pensant qu’il s’agit d’une boutique de décoration », raconte Brigitte Lardy, gérante de l’Autre Rive à Lyon. Meubles anciens, table ronde en bois chinée chez des brocanteurs, tapis au sol, tableaux sur les murs… dans chaque agence, le cadre est chaleureux et propice à l’apaisement. Pour Maryline, responsable d’une toute nouvelle agence L’autre Rive à Lagny-sur-Marne : « Personne n’a envie de pousser les portes d’une agence de pompes funèbres, alors si, dès l’entrée, on sent une chape de plomb nous tomber sur la tête, ça fait beaucoup. » Dans son agence, la plupart des urnes exposées sont artisanales, en bois ou en céramique. Des produits originaux et non standardisés qui permettent aux familles de choisir un objet unique pour leur défunt.
Des décorateurs au service des pompes funèbres
Pour revisiter les codes, certains professionnels du funéraire font appel à des décorateurs d’intérieur. C’est le cas d’Elodie Habran et Laetitia Vigo, gérantes des pompes funèbres Vigo Habran funéraire près de Metz, et sœurs à la ville, qui avaient aussi la volonté de trancher dans le paysage austère des pompes funèbres. « Nous voulions faire de notre agence un espace coocconing où les familles se sentiraient chez elles. Or, la déco, ce n’est pas notre métier. Nous a fait appel aux services à Chrystelle Rosiak, une décoratrice d’un tout autre univers (le mariage !) pour imaginer notre future agence. Nous avons travaillé ensemble pendant plus d’un mois pour déterminer la répartition de l’espace, le choix des couleurs, du mobilier. C’est la première fois qu’elle travaillait pour une pompe funèbres ! » raconte Laetitia Vigo qui ne regrette pas un seul instant le résultat et l’investissement fait. Tous nos clients disent se sentir bien chez nous. Et ils ont même plaisir à y revenir pour partager avec nous une discussion, un café…
Un mur d’hommage aux défunts
Sophie Pouyade, co-gérante des pompes funèbres Pouyade avec son mari à Soyaux a dédié un mur aux défunts et à leurs proches dans son agence. Portrait au fusain, plan d’un architecte décédé.., elle propose aux familles de conserver un souvenir de leur défunt dans ce lieu où s’est organisé leurs obsèques. « C’est ma façon de remettre de l’humain dans ce secteur très orienté business. Ainsi, je prends soin des familles, et des morts que l’on me confie », raconte Sophie.
Remettre de la vie au cœur de la mort, voilà une façon d’adoucir l’épreuve de la perte…