Les cimetières… Ces lieux évités et craints, à la réputation austère et froide. Pourtant, des passionné.es ont fait le pari de vous les faire découvrir sous un nouveau jour. De la vie animale aux portraits des défunts en passant par les plus belles sépultures… Voici cinq comptes Instagram qui dévoilent une nouvelle facette de nos cimetières.
@la_vie_au_cimetière : le vie animale secrète du Père Lachaise
Que se passe-t-il lorsque les vivants quittent le cimetière ? Benoît Gallot, conservateur du cimetière du Père Lachaise depuis 2018, connaît bien les allées de ce lieu au temps suspendu dans le 20ème arrondissement de Paris puisqu’il y réside avec sa famille. Et c’est cette facette moins connue du Père Lachaise où renards, chats et oiseaux viennent se joindre aux défunts qu’il nous dévoile à travers @la_vie_au_cimetière. “Dans Paris, le cimetière du Père Lachaise est l’un des rares lieux où de 18h à 8h du matin les animaux ont la paix royale. Il n’y a pas d’humains ni d’éclairage artificiel. Ainsi, ils peuvent s’épanouir et vivre entre les tombes sans problème”, explique Benoît Gallot.
“Je trouve ça très intéressant de montrer qu’il y a beaucoup de vie entre les tombes. Ça casse un peu l’image qu’on peut avoir des cimetières, des lieux tristes et morbides. Aujourd’hui, on s’habitue doucement à voir de nouvelles choses comme de l’herbe, qu’on considérait avant comme un manque de respect vis-à-vis du défunt. Le regard du public change peu à peu.” Et ce n’est pas ses 78k d’abonnés qui nous diront le contraire.
@mèrelachaise : portraits des défuntes qui ont marqué la France
En vous promenant au Père Lachaise, vous passez, sans le savoir, devant les sépultures de nombreuses femmes, artistes, écrivaines, cinéastes, mathématiciennes, résistantes et tant d’autres qui ont fait l’Histoire de la ville lumière. « J’y passais du temps seule parce que je venais d’emménager à côté. Et j’ai réalisé que les tombes vers lesquelles j’allais naturellement étaient celles d’hommes.”, partage Camille aux journalistes de France 3. Fort de ce constat, elle entame un travail de recherche pour dépoussiérer ce qu’elle appelle le matrimoine funéraire. En juillet 2020, elle lance le compte Instagram @merelachaise sur lequel elle publie ses portraits en dessin des femmes oubliées du Père Lachaise.
Si vous souhaitez en savoir plus, sachez que Camille Paix a publié récemment le livre Mère Lachaise, qui brosse 100 portraits parmi lesquels Edith Piaf, Gisèle Halimi, mais aussi des moins connues comme Nelly Roussel et Unica Zürn qui méritent d’être mises en lumière.
@le.chemin.de.traverse_ : entre art et histoire funéraire au cimetière
Aurore est devenue conseillère funéraire en 2020. Le Covid et ses morts enterrés sans leurs proches a été pour elle un détonateur. Elle quitte le journalisme pour se mettre au service des familles dans ces moments si douloureux mais continue à nous régaler avec ses mots percutants et touchants à travers son compte @le.chemin.de.traverse_. La commémoration des morts dans le judaïsme, les ballerines déposées sur la tombe du fondateur des ballets russes, les « mamans » du cimetière, les morts de la rue, elle décrypte pour nous art et histoire funéraire mais aborde aussi la question du deuil et des rites en nous offrant un point de vue unique.
@cemeterylunches : promouvoir la mort positive
En voilà une idée pas comme les autres. Avec son compte Instagram @cemeterylunches, Effy nous fait découvrir les cimetières américains… à l’heure du repas ! Cette jeune américaine profite de ses pauses déjeuner pour explorer les cimetières des environs et manger un morceau avec les défunts. « C’est une façon de promouvoir un maximum le mouvement de la mort positive sur les réseaux sociaux. La nourriture, ça attire l’œil, et l’estomac ! », partage-t-elle.
@creaturecrypts : les plus jolis sépultures des cimetières pour animaux
Chiens, chats mais aussi lézards et cochons d’Inde, le compte Instagram @creaturecrypts nous invite à découvrir les cimetières… des animaux de compagnie ! Outre-atlantique, @creaturecrypts rend un hommage numérique à nos petites et grandes bêtes en dévoilant leurs sépultures aux épitaphes remplies d’amour : ““Personne n’était immunisé contre son charme”, “16 magnifiques années d’amour, de joie et de bonheur” et d’autres un peu légères : “C’était un horrible chat, mais on l’aimait quand même”, “Nous n’aurons jamais trouvé le plat que tu n’aimais pas”. Amusant.
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