Un évènement, une histoire à partager à la communauté Happy End ? Je partage mon témoignage

Un coffre-fort pour rassembler un héritage global

« Mon oncle, qui savait que sa fin arrivait, avait préparé son départ en laissant des petits mots à chacun, et en indiquant les musiques qu’il désirait que l’on passe le jour de ses funérailles. », raconte Olivia Egalgi, fondatrice de Wishbook. « J’avais trouvé la démarche incroyablement belle. En agissant ainsi, il nous avait tous aidés à mieux accepter son décès et à vivre plus sereinement ses obsèques ».

Offrir cette possibilité au plus grand nombre, c’est le projet de Wishbook, créée en 2020. Ce coffre-fort numérique permet de transmettre à ceux qu’on aime un héritage émotionnel sous formes de textes, photos et vidéos mais aussi matériel, à travers des documents utiles pour ceux qui restent.

Lire aussi : EternesiA, la plateforme digitale de la mémoire pour l’humanité


La transmission, remède à l’oubli

« Je viens d’une famille issue des quatre continents, et je n’ai pas eu connaissance de mes racines. J’ai dû faire un voyage de 8 000 kilomètres jusqu’en Amazonie guyanaise pour pouvoir reconstituer mon histoire. », confie Olivia. « Aujourd’hui, plus besoin de traverser le globe pour reconstituer les pièces du puzzle de sa vie. Le digital permet de le partager », poursuit-elle. Or, selon un sondage réalisé par Wishbook, 85% des Français ne connaissent pas le prénom, ni le métier de leurs arrière-grands-parents. Et sur le plan matériel, seuls 10 % transmettent leur héritage devant notaire.

Lire aussi : Nos conseils pour transmettre vos directives anticipées

Un recueil de dernières volontés en ligne

Pour faciliter ces démarches, Wishbook propose une alternative plus humaine et plus complète que le testament. Et notamment plus simple d’utilisation. Pour 74 euros, vous ouvrez un coffre-fort en ligne et vous disposez ensuite de 365 jours pour en alimenter ses 6 catégories : vos souvenirs de vie, vos documents importants, vos mots de passe, vos volontés funéraires, votre testament olographe et vos volontés médicales. Passé ce délai, vous aurez ensuite la possibilité, pour 5 euros, de rouvrir le coffre pour une durée d’une semaine à chaque fois.

Le détenteur du coffre, le Wishbooker, est le seul à avoir accès au coffre de son vivant. À sa mort, ce sont les trois gardien·ne·s qu’il aura désigné qui pourront l’ouvrir au moyen d’une clé de sécurité et d’un acte de décès. Il est important de noter que chaque document placé dans le coffre est signé par le défunt et a ainsi une valeur juridique.

La formule rencontre un franc succès chez les 50-70 ans, cible privilégiée par Wishbook, mais également chez les 25-35 ans. « Ce sont des âges où l’on commence à voir ses parents vieillir ou à devenir nous-même parent et donc à s’interroger sur la transmission », avance Olivia Egalgi.

Lire aussi : Comment écrire un testament olographe ?

Les coffres forts de notre existence : transmettre dès le plus jeune âge

L’aventure ne s’arrête pas là ! Les deux fondateurs de Wishbook sont en train de développer Wishbook for kids, un coffre-fort à destination des enfants qui pourra rassembler leurs documents importants (carnet de santé par exemple) et un compte épargne auquel ils auront accès à leur majorité. Parents, grands-parents et proches pourront également ajouter des photos et des souvenirs, leur constituant, ainsi, un patrimoine digital dès l’enfance.

Pour Olivia, ce coffre-fort représenterait une façon de « réapprendre à partager au sein de la famille et de parler de l’essentiel ». Pourquoi l’essentiel ? Wishbook for kids aura une capacité limitée de stockage de 2 Go, tenant ainsi les parents à n’enregistrer que 900 photos environ. Cette nouvelle formule sera disponible à la rentrée 2021.

Un nouveau produit, et de nouveaux marchés ! Les fondateurs prévoient déjà de s’implanter en Angleterre, en Belgique et au Canada. Promesse, donc, que de nombreuses histoires de vie pourront continuer à perdurer !

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