Privés d’enterrement à cause du Coronavirus, les endeuillés vivent un déchirement. Comment organiser une cérémonie sans pouvoir se réunir ?
« Ma grand-mère vient de décéder mais nous ne pourrons pas prendre le train pour assister à son enterrement. Comment faire ? Je ne veux pas la laisser partir seule ! », explique Amandine, 40 ans. « Les crématoriums viennent d’interdire les cérémonies. Nous ne pourrons donc pas accompagner mon beau-père dans son dernier voyage. Nous pourrons seulement lui dire au revoir dans le salon funéraire, mais à trois ou quatre. C’est un arrache-cœur », m’écrit Stéphanie.
Être privées d’enterrement en période de Coronavirus est une double peine pour les familles
Entre l’impossibilité de se déplacer pour se rendre à l’enterrement et celle de se réunir pour limiter la propagation du Coronavirus, les endeuillés vivent un véritable déchirement.
Comment créer un moment de communion sans pouvoir se réunir ?
Filmez la cérémonie pour permettre aux absents de vivre les obsèques à distance
Vous allez être contraints de vivre une cérémonie en tout petit comité. Il sera sûrement difficile pour vous, comme pour vos proches de ne pas vous retrouver dans ces moments si importants. L’une des personnes présentes ou un professionnel peuvent filmer la cérémonie pour permettre à chacun d’y participer à distance. Les nouvelles technologies peuvent être une aide précieuse dans ce contexte si particulier qui nous empêche de nous unir physiquement.
Demandez au professionnel de prendre une photographie de votre défunt, de filmer la fermeture du cercueil ou la cérémonie
De nombreuses pompes funèbres le proposent. « Si la famille nous signe une autorisation, nous pouvons photographier le défunt dans son cercueil. Visualiser cette dernière image peut aider les proches à entamer leur processus de deuil « , explique François Le Roy, agent funéraire pour l’agence de pompes funèbres Berthelot.
« Le professionnel à qui l’on a confié la cérémonie de notre grand-mère nous a proposé de filmer la cérémonie et de ne publier l’avis de décès que le lendemain pour éviter que des gens ne se déplacent. Il a fait preuve d’une grande compréhension et a compris nos besoins dans ce moment difficile, c’est précieux », explique Elodie. N’hésitez donc pas à discuter avec les pompes funèbres et de leur faire part de vos souhaits. Vous pouvez aussi les charger de déposer un objet, un dessin, une photo dans le cercueil. Ne craignez pas d’exprimer vos besoins dans un tel moment, même s’ils vous semblent particuliers. Ils comprendront et feront preuve d’empathie à votre égard.
Organisez un rituel d’au-revoir, même à distance
Le plus dur dans cette situation est de ne pas pouvoir honorer la mémoire de votre défunt, d’avoir le sentiment de le laisser partir dans le silence, sans geste d’hommage, sans moment de communion… Pour pallier l’absence de rencontre physique, rien ne vous empêche de proposer un rituel à réaliser à distance à tous les proches du défunt. Allumer une bougie à la même heure, organiser un Instagram ou Facebook Live, prier ou chanter ensemble une chanson en hommage à votre proche décédé. Votre entourage, dans l’impossibilité de vous soutenir, aura à cœur de manifester son soutien. Vous pouvez l’inviter à écrire une lettre à destination du défunt et à vous la poster, aux enfants de vous envoyer un dessin.
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Créez un arbre à souhaits
Demandez à tous les proches du défunt de vous envoyer un mot par mail ou par La Poste à destination du défunt. Vous pourrez ensuite suspendre chacun de leurs messages dans un arbre. Un arbre se trouvant sur le jardin du défunt, dans un lieu qui lui était cher, ou un arbuste, encore dans son pot, que vous pourrez ensuite planter tous ensemble quand la crise aura cessé. À lire : Nos conseils pour cet arbre à souhaits.
Les familles peuvent reporter l’enterrement
Si vous souhaitez attendre la fin de la crise du Coronavirus pour organiser l’enterrement, vous avez le droit de demander :
- Une inhumation dans un caveau temporaire (certaines communes en possèdent, d’autres non. Il faut se rapprocher du maire pour savoir si c’est le cas de la vôtre).
- Une inhumation sur un terrain collectif. Toutes les communes disposent de ce type de terrain et ont l’obligation d’y enterrer gratuitement les défunts qui sont décédés sur la commune, y habitaient, ou figuraient sur les listes électorales. Votre défunt sera alors dans un cercueil hermétique, pour assurer sa bonne conservation et il pourra être exhumé pour organiser son enterrement.
- Vous pourrez aussi organiser une cérémonie sans cercueil quand elles seront à nouveau autorisées. Le déroulement de la célébration pourra revêtir la même forme qu’une cérémonie en présence du défunt. Une photo, de grande dimension, entourée d’objets personnels du défunt et de fleurs, le représentera.
Si vous avez choisi une crémation, il sera possible d’organiser une cérémonie, au moment de la remise de l’urne ou au moment de la dispersion des cendres
« C’est ce que nous proposons aux familles, privés de ce temps de recueillement et d’hommage. Une urne peut être conservée jusqu’à un an par la crématorium. Cela coûtera quelques dizaines d’euros à la famille mais vivre ce dernier adieu, quitte à le différer, n’a pas de prix« , explique François Le Roy, professionnel funéraire.
Si vous avez des questions, en cette période, concernant l’organisation de l’enterrement de votre proche, n’hésitez pas à contacter Happy End
À lire
- Témoignages : Dispersion des cendres : comment ont-ils rendu hommage à leur défunt ?
- Geste d’hommage : Organiser un lâcher de ballons pour un enterrement