De fausses funérailles en Corée pour mieux savourer la vie


La Corée du Sud est le deuxième pays le moins heureux parmi les pays développés, le premier en Asie, d’après un rapport de l’ONU. Avec environ 42 suicides par jour, le Pays enregistre le plus fort taux de suicides des pays de l’OCDE. Pour lutter contre ce phénomène, les Coréens ont eu l’idée d’organiser de fausses funérailles et ainsi expérimenter la mort. Comme un remède à leur désespoir…

 

Une fausse cérémonie de funérailles

Les fausses funérailles se déroulent généralement dans une salle prévue à cet effet ou dans un faux cimetière en pleine nature. Le jour de la cérémonie, le participant est invité à enfiler un habit mortuaire, une sorte de kimono aux tons clairs, puis à écrire une lettre d’adieu à ses proches, et déposer une bougie devant son cercueil. On lui attache les mains avant de le faire entrer dans un cercueil modeste, sans décoration, orné de simples trous pour permettre la ventilation, et de fermer le couvercle. Une fois installé dans son écrin, des coups de marteau sont donnés pour qu’il ait l’impression que des clous y sont plantés. Le faux défunt reste ainsi plus d’une demi-heure dans le noir absolu mais des trous lui permettent de respirer. Il vit l’expérience de la mort. Le nombre de participants à une cérémonie peut varier d’une dizaine de particuliers à plus de 180 employés d’une même entreprise. Généralement, les cercueils sont tous alignés les un à côté des autres et plusieurs personnes peuvent participer en même temps.


L’occasion de méditer sur la mort

« La demande est croissante. Nous organisons 300 fausses funérailles par mois », explique Kim Ki-Ho, directeur de l’entreprise Happy Dying. « En enfermant ainsi les participants dans un cercueil, on leur donne l’occasion de faire le point sur leur existence.  Ils méditent sur la mort et réalisent que la vie est belle. » Kim Ki-Ho a eu l’idée de ces fausses funérailles alors qu’il écrivait une thèse sur la médiation et la mort. Il organise les premières séances au sein d’un temple de Séoul au début des années 2000. Bouddhistes, chrétiens, athées ou autres y sont les bienvenus. Depuis, plusieurs sociétés de pompes funèbres l’ont imité. Le service qui coûte aux alentours de 35 € attire aussi bien les particuliers que les entreprises désireuses d’offrir cette expérience à leurs salariés.

Une démarche thérapeutique

Cette aventure aux frontières de la mort provoquerait un déclic d’après les participants : « Quand je suis dans le cercueil, j’ai l’impression que tous mes soucis se sont envolés,» raconte Kim Byung Soo, un des clients. « C’est un sentiment exaltant et fantastique. ». C’est également le moyen pour ces gens de mieux comprendre la mort et moins la redouter. Avec presque 9 000 décès causés par suicide en 2015, la France demeure l’un des pays les plus touchés par le phénomène en Europe. Pas étonnant que le fondateur d’Happy Dying réfléchisse à y exporter son concept…

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