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En France, une étude réalisée par l’Association Empreintes à l’occasion des Assises du deuil, a révélé que 80% des français avaient jugé inadapté voire inexistant le soutien des ressources humaines lors d’un deuil. Un chiffre alarmant, quand on sait que près de 662 000 décès ont été recensé de janvier à décembre 2021. Il est plus que nécessaire de revoir les méthodes de prise en charge du deuil au travail pour garantir un soutien aux salariés traversant cette épreuve et soutenir ses collaborateurs lors du décès d’un salarié.
Pourquoi faut-il accompagner le deuil au travail ?
“Les entreprises sont de plus en plus conscientes de la mort. Elle a été catapultée dans nos conversations, nos actualités, notre politique et notre entreprise”, explique Leslie Barber, fondatrice de Grief Warrior, société d’accompagnement personnel et professionnel du deuil au travail basée aux Etats-Unis et auteure du livre blanc “Les entreprises doivent accepter le deuil. Le futur du travail en dépend.” Mais malgré cette prise de conscience, “le constat est généralement le même : les entreprises […] ne savent pas quoi faire”.
Selon la dernière étude du CREDOC : les Français face au deuil, ce manque d’accompagnement n’est pas sans conséquences. En 2021, les arrêts de travail liés à un deuil duraient en moyenne 34 jours par an et représentaient près de 700 millions d’euros d’indemnités journalières. Un budget directement lié au peu de soutien reçu par les salariés en deuil dans les entreprises. L’association Empreintes souhaite revoir ce chiffre à la baisse en proposant de nouvelles façons d’accompagner les salariés en deuil comme la désignation d’un·e Référent·e deuil au sein des entreprises. Sa mission serait d’écouter, d’informer et d’orienter les salariés en deuil. En attendant, voici quelques pistes qui pourront vous aider à adopter la bonne posture avec un salarié en deuil.
Annoncer un décès en entreprise : comment s’y prendre ?
Comment informer les collaborateurs du deuil d’un employé ?
La décision de faire connaître sa situation aux autres collaborateurs revient entièrement à la personne qui a perdu un proche. Si elle ne souhaite pas en faire part, n’insistez pas. Si, au contraire, elle souhaite partager son deuil avec ses collègues, vous pouvez aborder le sujet ensemble et trouver la meilleure façon de communiquer. « La mort reste très taboue. Les gens ne partagent pas forcément leurs difficultés, que ce soit par manque de confiance, pour se protéger d’un univers concurrentiel ou simplement parce qu’ils n’ont pas envie d’en parler. Le choix de la transparence revient à la personne endeuillée, mais l’entreprise doit, elle systématiquement, prendre en compte l’épreuve vécue « , explique Sarah Dumont, fondatrice du media Happy End.
À lire : Des messages de condoléances pour un ami ou un collègue
Comment annoncer le décès d’un salarié à ses employés ?
Le décès d’un salarié est un évènement qui peut également survenir dans une entreprise. Dans ce cas de figure, les réactions au sein de l’équipe peuvent être différentes. Tout le monde ne réagit pas de la même manière à l’annonce d’un décès et le choc de l’annonce dépend aussi de la relation nouée avec le salarié. Ainsi, il est préférable d’annoncer la nouvelle en premier aux salariés les plus proches du défunt, en petit comité. Dans tous les cas, privilégiez toujours d’annoncer le décès en face à face plutôt que par mail.
Les pistes pour accompagner une personne en deuil au travail
Considérez votre degré de proximité
“Le soutien apporté à un collègue en deuil n’est pas le même selon les degrés de proximité”, explique la fondatrice de Grief Warrior. Ainsi, si vous êtes proche de lui/d’elle et que vous n’avez pas encore eu le temps de lui présenter vos condoléances suite au décès, vous pouvez passer la/le voir directement dans son bureau et lui proposer de déjeuner ou de boire un café par exemple. Vous ne pourrez pas effacer la douleur de votre collègue. Néanmoins, en lui témoignant soutien et empathie, il se sentira entendu et considéré. Vous lui ferez comprendre qu’il peut prendre tout le temps nécessaire à sa guérison sans crainte d’être jugé ou mis de côté. Cela peut sembler anecdotique au vu du drame qu’il traverse, cela participer pourtant au travail de deuil et à la reconstruction..
Si, au contraire, vous n’êtes pas proche de la personne en deuil au sein de l’entreprise, vous pouvez exprimer vos condoléances et votre soutien via un mail ou lui déposer un bouquet sur son bureau. Toute marque d’attention sera apprécié. Rien n’est pire que le silence ou l’ignorance pour une personne venant de perdre un proche.
Adaptez-vous à chaque situation
Chaque deuil est unique. Il est nécessaire de s’adapter en fonction des situations. Si le défunt était un enfant, que la mort a été soudaine ou provoquée par un suicide, le deuil sera probablement plus difficile et douloureux.
De plus, le deuil est un processus propre à chacun. La manière de le vivre varie d’une personne à l’autre. Prenez le temps de reconnaître les émotions de votre collaborateur qui va traverser différentes étapes : le choc et la sidération, la fuite et la recherche, la déstructuration puis la restructuration.
Au travail, malgré de nombreux efforts, il ne pourra pas forcément contrôler son état. Cela peut se traduire par un grand isolement, une crise de larmes, des coups de fatigue… Ce sont des réactions tout à fait normales. “Le deuil n’est pas un processus linéaire. Parfois, on a l’impression que la personne va mieux puis la semaine suivante, elle est très attristée”.
Sachez aussi qu’il est tout à fait possible de se sentir en deuil suite à la perte de son animal de compagnie. C’est un deuil comme un autre, qui ne doit pas être moqué.
Lire aussi : Comment reconnaître un deuil compliqué ?
Mettre en place des aménagements pour répondre aux besoins
Si un climat de confiance a été instauré avec le collaborateur, il vous livrera peut-être les problématiques rencontrées dans son quotidien professionnel depuis le décès. Il sera donc plus facile de mettre en place des aménagements pour assurer son retour au travail dans les meilleures conditions.
À l’inverse, si votre collaborateur n’a pas émis de demandes particulières, vous pouvez prendre l’initiative de lui en proposer. « Il faut proposer mais surtout ne pas imposer », prévient Sarah Dumont, fondatrice de Happy End. Libre à lui de les accepter. Vous pouvez par exemple faire un point sur ses tâches quotidiennes en déterminant celles qu’il peut déléguer. Il est utile d’intégrer ses collègues à cette démarche afin d’impliquer toute l’équipe dans ce geste de soutien. C’est également plus facile pour discuter des priorités et de la répartition de la charge de travail.
Considérez le deuil sur un temps long
Leslie Barber précise que “ces aménagements doivent être mis en place pas seulement sur une semaine, mais plusieurs mois voire une année entière”. Un deuil n’a pas de durée type. Les endeuillés en témoignent souvent. « Deux mois après la mort de mon frère, mon manager attendait de moi que je sois au top de mes capacités« . Cette injonction à se relever vite est très mal vécue par les salariés. Suite au décès d’un salarié, il est aussi tout à fait normal que la productivité des autres collaborateurs soit en baisse pendant quelques temps. Il est important d’en avoir conscience et de faire preuve de patience.
Pourquoi se former au deuil pour mieux accompagner les salariés en entreprise ?
Vous avez déjà constaté les difficultés du retour au travail d’un salarié en deuil sans savoir comment l’aider ? Vous avez déjà vécu le décès d’un salarié mais vous n’avez pas su trouver les mots pour informer correctement les autres salariés ? Ne restez plus passif. Pour accompagner vos salariés en deuil au sein de votre entreprise, vous pouvez participer à la première formation by Happy End « Comprendre le deuil pour mieux l’accompagner ». Elle répond à quatre objectifs pédagogiques :
- Comprendre le processus de deuil
- Connaître ses conséquences sur le plan physique, psychologique, émotionnel, social et spirituel
- Repérer les deuils complexes
- Adopter la bonne posture d’accompagnement du deuil
Découvrez le prochaine session de la formation ici.
Vous avez encore des questions ou vous souhaitez assurer votre place lors de la première session ? Contactez votre référente pédagogique par mail à maformation@happyend.life ou par téléphone au 06 20 97 77 61 ou consultez la plaquette d’informations !
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