D’après les estimations, la ville de Shanghai comptera 170 000 morts par an en 2030 et 240 000 d’ici 2050. La plupart des cimetières ont déjà atteint une capacité d’accueil de plus de 80 %. Un chiffre en constante augmentation, provoqué par la réticence des familles chinoises face à crémation. Pourtant, depuis les années 90, le gouvernement chinois ne cesse de proposer des alternatives à l’inhumation traditionnelle, comme la dispersion des cendres en mer.
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Les sépultures maritimes comme alternatives à la saturation des cimetières
Pour soulager la pression exercée sur les cimetières et encourager la dispersion de cendres en mer, la municipalité de Shanghai a créé une institution publique qui encadre des enterrements en mer en affrétant des bateaux : le Funeral Interment Service (FIS). A la suite de chaque dispersion, une plaque commémorative au nom du défunt est déposée sur une stèle collective érigée au sein du cimetière Binhai Guyuan afin d’offrir aux familles un lieu de recueillement. Mais, cet espace de mémoire n’a pas suffi à lever les réticentes de la population à l’égard de ce nouveau mode funéraire.
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Une subvention pour promouvoir la dispersion des cendres en mer
En 1999, la ville de Shanghai a alors eu l’idée d’un système de subvention destinées aux familles ayant choisies la sépulture maritime. Le montant de la subvention s’élevait alors à 150 yuans (environ 20 €). Une somme revue à la hausse dès 2018 (4 600 yuans soit 606 €) répartie entre la famille (65%) et l’institution publique (25%).
En 2017, on estimait que cette subvention avait permis de disperser plus que 40 000 urnes cinéraires dans les eaux chinoises et donc de libérer de précieuses places dans les cimetières. Toutefois, les conditions météorologiques limitent les dispersions de cendres en mer à seulement 3 mois dans l’année.
La problématique du recueillement empêche le recours à la dispersion des cendres en mer
La création de la subvention a popularisé la pratique de l’enterrement en mer à Shanghai. Malgré tout, les objectifs fixés n’ont pas été atteints. Les familles continuent de privilégier l’inhumation traditionnelle. En effet, la piété filiale régente les pratiques funéraires chinoises. Ce respect envers les ancêtres et les défunts est notamment au centre de l’un des événements les plus importants de l’année, la Toussaint chinoise : la fête de Qing Ming. Ce moment de recueillement est consacré à la visite et au nettoyage des tombes familiales. De plus, en Chine, il est considéré que l’âme ne peut trouver la paix que si le corps est retourné à la terre. C’est-à-dire, que par le procédé de l’inhumation.
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Un cimetière virtuel pour répondre aux besoins des familles
Toujours dans l’espoir de changer les pratiques, le FIS propose un cimetière virtuel depuis 2000. Muni d’un moteur de recherche, il est possible de « visiter » la tombe virtuelle d’un proche. Celle-ci se présente sous la forme d’une vignette, portant le nom du défunt ainsi que sa photo. En cliquant sur la vignette, on a accès à la biographie du défunt. Il y a également une galerie photos d’une dizaine de clichés datant de sa jeunesse jusqu’à ses derniers jours. Ainsi, les familles peuvent effectuer des offrandes virtuelles (bouquets de fleurs, morceaux de musique, alcools…). Cet formule d’hommage 2.0 parviendra t-elle à les convaincre de renoncer à leurs traditions ? Rien est moins sûr…
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