À la suite d’un terrible accident de voiture qui a coûté la vie de sa sœur et de son fils, Edith a fait appel à une professionnelle de l’EMDR. Cette thérapie, connue pour ses effets apaisant dans le cadre du deuil, l’a aidé à se reconstruire. Découvrez son témoignage touchant qui démontre les bienfaits de l’EMDR dans ce type de traumatisme.
J’ai vu 8 psychologues et psychiatres… sans résultat !
“Il y a 5 ans et demi, j’ai eu un accident de voiture avec mon mari, ma soeur et mes deux petits garçons en rentrant d’un dîner au restaurant. Ma sœur Pauline est décédée sur le coup et Hugo, mon plus grand garçon de 8 ans est parti à l’hôpital en état de mort cérébrale et est décédé une semaine plus tard. De cet événement, je n’ai gardé aucun souvenir, probablement à cause de ma commotion. Ce trou de mémoire débute une semaine avant l’accident et s’étend jusqu’à plusieurs mois après. Mon cerveau doit faire un blocage. Après l’accident, je ne voulais pas bénéficier de suivi psychologique, bien que tout le monde me le conseillait. Je me sentais triste mais pas folle et ne ressentais ni l’envie, ni le besoin d’en parler avec un professionnel. Ce n’est qu’un an plus tard, alors que je n’avançais pas dans mon deuil, que j’ai décidé de consulter. En tout, j’ai vu 8 psychologues et psychiatres, mais ces thérapies n’ont eu aucun effet sur moi et elles ne m’ont apporté aucun apaisement.
Lire aussi : Deuil pathologique : quand faut-il s’inquiéter
L’EMDR m’a libéré d’un poids dès la première séance
En septembre 2019, j’ai commencé à voir une psychologue qui pratique l’EMDR et le feeling est tout de suite passé. J’avais la volonté de me rappeler ce qu’il s’était passé. Je sentais que j’avais besoin de me souvenir. C’est encore le cas. Dans un premier temps, avant de se focaliser sur l’accident, nous avons travaillé sur moi, pour que je me sente mieux et qu’elle apprenne à me connaître. Puis, on a commencé à discuter de mon entourage et au fil des séances on a abordé l’accident et le décès d’Hugo et de ma sœur. Lors de ces discussions, je devais garder toujours les pieds bien ancrés dans le sol et elle me tapotait sur les genoux. Ce processus a vraiment débloquer mes émotions, ce qui n’a pas été le cas lors des autres thérapies. L’EMDR a véritablement libéré le poids que j’avais au plus profond de moi. Ce sentiment, je l’ai ressenti dès la première séance.
Découvrez d’autres thérapies qui apportent de l’apaisement dans le cadre du deuil : ICV, la sophrologie, hypnothérapie, art thérapie.
Témoignage EMDR : une thérapie aux effets immédiats
Chacune des séances étaient très différentes. Je me sentais parfois apaisée et parfois très fatiguée. Cela dépendait du sujet que l’on traitait. Après certaines séances, je rentrais me coucher tellement j’étais fatiguée émotionnellement et physiquement. A ce jour, je ne suis toujours pas parvenue à me souvenir de l’accident. Lors d’une séance, ma praticienne m’a demandé de le visualiser, en me basant sur les détails que l’ont m’avait rapporté. Soudainement, j’ai été prise d’une forte angoisse, une douleur à la poitrine et je n’arrivais plus à respirer. J’ai eu très peur. On en a déduit que c’était certainement le choc de la ceinture de sécurité. Finalement, l’EMDR ne m’a pas guérie. Je ne serais jamais guérie, mais cette thérapie m’a un peu libérée. Mes proches m’ont senti plus sereine, plus ouverte et moins recroquevillée sur moi-même. Avec le covid-19, ma thérapeute ne peut plus me recevoir mais je vais chez une autre psychologue, qui me fait du bien aussi. Je pense, malgré tout, à retourner faire de l’EMDR car cette méthode a vraiment fait la différence. »
Si vous recherchez un professionnel de confiance dans le cadre du deuil, consultez notre annuaire.
Lire aussi :
- Thérapeutes : elles se spécialisent dans les maux du deuil
- Médicaments : quelle place peuvent-ils avoir dans le deuil ?
- Deuil non fait : se libérer du poids d’un secret de famille avec la psychogénéalogie
- Décès d’un parent : à Bordeaux, des psychologues aident les familles à cheminer ensemble