« Le deuil est un enjeu de santé publique qui reste encore aujourd’hui tapis dans l’ombre. Parce qu’il renvoie à la mort et à la tristesse de la perte d’un être cher, le deuil gêne d’autant plus que nos sociétés ont érigé le divertissement et la performance en quêtes premières », souligne Bernard Jomier, médecin et sénateur, président des Assises sur le deuil.
Quatre personnes sur dix se sont senties isolées après un deuil
La performance, la nécessité de se relever vite, voilà les pires ennemis de l’endeuillé. « Ça va, ça fait quatre ans que ton mari est mort. Tu as dû oublier maintenant », « Tu devrais passer à autre chose »… Ces phrases cisaillent le cœur. Lors de nos Apéros de la mort – des rencontres pour libérer la parole sur le deuil – elles nous sont souvent rapportées.
Selon une enquête du CRÉDOC et du CSNAF, une personne sur deux a été blessée par de tels propos. Ces injonctions envoient un message clair : ta douleur dérange. Et pour beaucoup, cela crée un sentiment de solitude, d’exclusion, voire de culpabilité.
→ Pour trouver du soutien, découvrez notre parcours
La moitié des personnes en deuil disent avoir vu leur santé altérée
Lorsqu’on perd un conjoint, 37 % des endeuillés se disent encore psychologiquement fragilisés un an après. Ce chiffre monte à 40 % après la perte d’un enfant. Et même dans les cas de deuils familiaux « classiques » (parent, frère, sœur), près d’un tiers des personnes disent ressentir les effets psychologiques bien au-delà d’un an.
38 % vivent ou ont vécu des angoisses, 29 % des états dépressifs. Et au-delà du mental, la santé physique est aussi touchée : la moitié disent avoir souffert physiquement, et 20 % rapportent un état d’épuisement de plus d’un an. Un tiers bénéficient d’un arrêt maladie.
→ Quand on sait que le congé légal est de 3 à 5 jours, il n’est pas étonnant que ces chiffres explosent.
Reconnaître le deuil comme enjeu de santé publique
Chaque année, ce sont plus de 3 millions de Français qui vivent un deuil. Et pourtant, très peu de politiques publiques s’y intéressent sérieusement. Comme pour la fin de vie, il est urgent de mieux protéger les droits des personnes en deuil.
« C’est un combat que nous devrons mener avec tous les acteurs : associatifs, syndicats, soignants, enseignants, entreprises. » C’est ce qu’affirme Bernard Jomier, initiateur des Assises sur le deuil.
Chez Happy End, nous partageons cette conviction. C’est aussi pour cela que nous proposons des formations professionnelles pour celles et ceux qui veulent accompagner les endeuillés avec humanité, posture et compétences.