Avec plus d’un milliard de fidèles à travers le monde, la religion hindouiste, plus ancienne religion encore pratiquée de nos jours, est la troisième religion à travers le monde. Comme les religions chrétiennes et musulmanes qui la précèdent, la tradition hindouiste veut que de nombreux rites soient respectés au moment du décès de l’un de ses fidèles.
Les hindouistes croient en la réincarnation. À travers le respect des rites, ses croyants sont convaincus qu’ils vont permettre la purification de l’âme du défunt afin de pouvoir achever son cheminement à travers le cycle de réincarnation.
Un cycle de réincarnation traversé par cinq niveaux vibratoires
D’après la philosophie hindoue, le corps physique (soit le corps tel que nous le voyons dans le monde) n’est qu’un premier niveau d’enveloppe matérielle et temporaire de l’être humain. Ainsi, l’être humain, au cours de son cycle de réincarnation va traverser 5 niveaux vibratoires.
- Le corps physique
- L’enveloppe mentale
- L’enveloppe pranique d’énergie vitale
- Le corps de la connaissance intuitive
- L’enveloppe de félicité
Avec le décès, les facultés de l’être, son âme, vont se replier à chaque niveau, jusqu’à atteindre l’enveloppe de félicité.
La possibilité pour l’âme de se replier à chaque niveau va de plus dépendre du karma de l’être humain.
- Lorsque le karma est négatif (c’est-à-dire que l’être humain a effectué trop de mauvaises actions de son vivant), l’âme va incarner une nouvelle enveloppe physique sur la Terre ou dans un lieu vibratoire inférieur.
- Lorsque son karma est positif, le défunt va pouvoir atteindre un statut de dieu et ainsi rejoindre les planètes célestes, soit le niveau vibratoire le plus élevé, que l’on pourra alors apparenter à une sorte de paradis.
Les rites hindouistes, une préparation avant le dernier souffle du défunt
Les derniers moments de la personne doivent être les plus sereins possibles afin de faciliter le cheminement de son âme vers les prochains niveaux vibratoires. Il est, en outre, très important que les proches de la personne l’assistent au mieux dans tous ses derniers instants.
En effet, ce sont ces mêmes-proches qui vont être chargés de l’ensemble des rituels qui accompagnent les derniers instants de la personne mourante. Ainsi, la tradition veut que l’on rase le crâne de la personne qui va décéder afin de libérer le septième chakra, chakra de la couronne, qui va permettre d’ouvrir la voie à l’âme sur le point d’être libérée. On place également une bougie derrière la tête pour pouvoir guider l’âme vers les prochains niveaux vibratoires.
Le corps est veillé au domicile du défunt pendant trois jours. Pendant ce temps, les proches du défunt sont réunis pour réciter des prières.
Les rituels de purification hindouistes en Inde
En Inde, les proches du défunt vont placer des cendres et quelques gouttes d’eau sur son front ainsi que quelques feuilles de basilic sur sa bouche pour le bénir. En plus d’être extrêmement mauvais pour l’environnement, les soins de conservation sont interdits dans la religion hindouiste. On va donc venir appliquer un onguent à base de beurre sur la peau de la personne décédée puis le revêtir de blanc (ou parfois de rouge pour les femmes) et le couvrir de fleurs.
Le corps est ensuite béni par un pandit, haute figure religieuse de l’hindouisme en Inde et c’est ce même pandit qui va présider la cérémonie mortuaire et réciter des mantras en sanskrit pour bénir le corps. Une procession va alors emmener le corps jusqu’à son lieu de crémation et de l’eau va être dispersée sur tout le trajet afin de bénir celui-ci. La procession est parcourue de paroles sacrées, de chants et de danses.
Le corps brûlé sur un bûcher
En Inde, après avoir enveloppé le corps dans son linceul, celui-ci est couvert de fleurs puis placé sur un bûcher afin d’être crématisé. Cela repose sur la croyance que le corps est une enveloppe souillée et qu’il faut le brûler pour en libérer la parcelle éternelle. C’est le fils aîné du défunt qui a la charge d’allumer le bûcher, ainsi que de disperser les cendres dans un cours d’eau (idéalement le Gange) suite à la crémation. Après que celui-ci ait été entièrement réduit en cendres, l’âme va pouvoir quitter le corps du défunt afin d’exister comme ce que l’on apparente à un fantôme pendant une durée de 10 à 30 jours avant de pouvoir passer au niveau supérieur.
La tradition hindouiste en France
La toilette du défunt peut être réalisée par les soignants, assistée de la famille.
En France, il n’est pas légal de crématiser les défunts sur un bûcher funéraire, il va obligatoirement falloir passer par un service de pompes funèbres. Le corps va ainsi être déposé dans un cercueil très simple (a lire : nos conseils pour choisir un cercueil) sans emblème, dans lequel les proches vont placer des pétales de fleurs et des grains de riz. Il est d’usage d’organiser la cérémonie au moins trois jours après la mort du défunt afin de permettre la veillée. La religion veut qu’on ne quitte pas le défunt pendant ces trois jours.
La cérémonie (Puja) a lieu au crématorium ou dans une salle louée à cet effet. Lors de la Puja, à la mémoire du défunt, le Brahmane, récite des gestes. Dans l’adaptation française de la cérémonie, c’est encore au fils aîné que revient la charge de donner son aval pour lancer la crémation (5 questions courantes sur la crémation). En France, les proches ne peuvent accéder aux parties techniques du crématorium, mais il est d’usage qu’ils assistent à la mise à la flamme.
De la part des invités, les offrandes sont nombreuses, surtout les fleurs. Et le blanc représente la couleur du deuil.
Des rites hindouistes qui continuent après la crémation
La cérémonie d’obsèques ne prend pas fin avec la dispersion des cendres. En effet, il faut encore procéder à quelques pratiques de purification car la mort est considérée par les hindouistes comme polluante. Ainsi, durant treize jours après le décès, les proches sont tenus de vivre de manière sobre. Ils ne doivent pas consommer de viande ni d’alcool, ils ne doivent pas se vêtir de couleurs ni arborer de bijoux ou de maquillage.
De plus aux quatrième, dixième et quatorzième jours, ils se retrouvent pour prier et communier au sein de la maison du défunt. Au quatorzième jour survient le shubasvikaram, soit l’acceptation de l’état de mort par les proches ainsi que leur retour à la vie normale. Un an après le décès, ils se réunissent enfin à nouveau pour célébrer le défunt en organisant une grande fête en son honneur.