Un deuil ’sévère’ (deuil compliqué, deuil pathologique, deuil prolongé) augmente-il les risques de développer des problèmes cardiovasculaires ? Oui. En effet, il s’agit de la conclusion de l’étude conduite par un collectif de chercheurs américains de l’Université de l’Arizona.
Une augmentation significative de la pression artérielle
Afin de confirmer leur théorie, les chercheurs ont examiné les variations de la pression artérielle chez 59 endeuillés par la perte d’un proche dans l’année précédente au cours d’interviews d’une dizaine de minutes.
Le processus de ‘rappel de deuil’
Pour effectuer leurs mesures, les chercheurs ont employé ce qu’ils appellent le processus de rappel de deuil. Il s’agit d’un « protocole d’entrevue semi-structuré pour susciter la détresse liée au deuil et une réponse cardiovasculaire« .
L’endeuillé partage un moment de solitude ressenti suite à la perte d’un proche. Parallèlement, l’équipe mesure les variations de sa pression artérielle à plusieurs reprises : au début de l’échange, immédiatement après le rappel de deuil puis aux minutes 2, 4, 6, 8 et 10 de la récupération.
Des résultats qui confirment la théorie
Les résultats de ces sessions d’entrevues permettent de tirer deux conclusions :
- La pression artérielle des interviewés est similaire à un temps d’exercice physique d’intensité modérée après chaque rappel de deuil. L’évocation du défunt et de la peine générée par le deuil a donc bien un impact sur le système cardiovasculaire.
- L’augmentation de la pression artérielle est d’autant plus significative en fonction de l’intensité du chagrin de la personne en deuil.
L’impact de cette étude dans l’accompagnement du deuil
Selon l’étude, le deuil augmente donc bien les risques d’hypertensions et d’autres problèmes liés au cœur. Ainsi, pour les personnes souffrant déjà de ce type de pathologie, la perte d’un proche représente un risque aggravant.
« Il est important que les psychologues et thérapeutes encouragent leurs patients en deuil à effectuer des checkups médicaux réguliers. Trop souvent, suite à la perte d’un proche, les endeuillés négligent leur santé », explique le docteur O’Connor, co-meneuse de l’étude.
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