Accompagner un proche en fin de vie, ça s’apprend ? C’est en tout cas ce que propose la formation Derniers Secours. Une journée de formation gratuite déployée en France grâce à l’énergie de Catherine Renard, bénévole en soins palliatifs depuis 22 ans, avec le soutien de la SFAP, dont elle est la vice-présidente.
Des gestes pratiques et des mots qui soulagent
Pendant le premier confinement, elle s’inscrit à Derniers Secours, alors dispensée par Palliative Vaud, association suisse engagée pour “une belle vie, jusqu’à la fin”. Pour Catherine, c’est une révélation. Il fallait dispenser ces cours en France et en faire profiter plus grand nombre, les particuliers comme les soignants !
La formation repose sur quatre modules de 45 minutes. Dans un premier temps, les participants sont invités à partager leur angoisses et leurs expériences d’accompagnement de leurs proches en fin de vie. “Ce n’est pas un groupe de paroles, ni une thérapie. Mais on souhaite créer un climat chaleureux pour que les gens se sentent en confiance.” Les stagiaires sont sensibilisés aux signes de fin de vie, apprennent des gestes pratiques (soins de bouche, points d’acupression) pour maintenir un lien physique avec leurs proches, et sont amené à s’interroger sur leurs souhaits de fin de vie et à rédiger leurs directives anticipées.
Des participants de 23 à 80 ans
Dispensées dans 4 régions (Haut-Doubs, Centre Val de Loire, Nord et Ile de France), les sessions de la formation sont limitées à 16 personnes et animées par un binôme composé d’un soignant et d’un bénévole en soins palliatifs.
Près de 45 personnes âgées de 23 à 80 ans ont bénéficié de la formation depuis juillet 2022. “On a déjà reçu des témoignages très touchants à l’issue des deux premières éditions. Les participants étaient soulagés d’aborder ce sujet tabou et de partager leurs expériences.”, explique Catherine. « La formation permet de libérer la parole au sein des familles et de vivre plus pleinement.”
Dédiaboliser la fin de vie et la mort
Depuis sa création en 2015, la formation Derniers Secours est proposée dans 20 pays. Le médecin urgentiste, à l’origine du concept, a constaté qu’il existait une multitude de formations aux premiers secours mais aucune pour les derniers. “Pourtant, tout le monde peut être amené à accompagner un proche, un collègue ou un voisin mourant ou en deuil.”, explique Catherine. Avec ce projet, la bénévole espère ramener de la solidarité dans la communauté française et dédiaboliser le sujet de la fin de vie et de la mort. “On vit dans une société où les individus sont freinés par la peur de déranger ou de mal faire. Et ils préfèrent parfois ne pas agir pour éviter les erreurs. En leur enseignant ces petits gestes, Dernières Secours entend leur redonner confiance et les aider à aborder plus sereinement cette étape de vie.”
Pour en savoir plus sur les prochaines dates de la formation, rendez-vous sur le site Derniers Secours.
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