Dans l’islam, il y a des instructions strictes à respecter dans le cadre d’un enterrement musulman. D’abord, il faut savoir que la crémation est proscrite et même formellement interdite dans la religion musulmane car cette pratique est perçue comme une « destruction » du corps.
La seule pratique autorisée est l’inhumation. La mise en terre doit impérativement s’effectuer dans les 24 heures suivant le décès : avant le coucher du soleil si le décès a eu lieu le matin, et le lendemain matin s’il est survenu dans la soirée. Les musulmans font en général tout leur possible pour enterrer leurs morts au plus vite, éliminant le recours à l’embaumement. Il n’ y a pas de veillée funéraire dans les enterrements musulmans.
Il est important de noter qu’en France, ce délai est souvent plus long, notamment à cause des démarches administratives. Le corps doit rester intact au moment de l’inhumation, voilà pourquoi les autopsies ou autres manipulations du corps ne sont pas très appréciées.
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Cérémonie musulmane d’enterrement : l’action purificatrice de la toilette rituelle
Dès que la mort est constatée et dûment vérifiée, les yeux du défunt sont fermés, sa mâchoire maintenue fermée et on le recouvre d’un drap propre. Dans la religion musulmane, le corps d’une personne décédée est impur, nécessitant ainsi des soins de purification.
Cette toilette se fait de manière très minutieuse et suivant certaines règles. Elle doit être réalisée par quatre personnes du même sexe que le défunt mais les veufs/veuves sont autorisés à faire la toilette de leur conjoint. Le corps est lavé trois fois, puis parfumé. Les bras sont disposés le long du corps, paumes tournées vers le haut, soit croisées sur la poitrine. Quant aux jambes, elles sont attachées ensemble. Le défunt est ensuite orienté en direction de la Mecque, après avoir été enveloppé dans un nombre impair de tissu blanc (soient 3 pièces pour un homme et 5 pièces pour une femme ), appelé aussi le « kafan ».
Avant la levée du cortège funèbre, la famille et les proches récitent des versées du Coran autour du corps, implorant la miséricorde de Dieu pour que la transition du défunt vers l’au-delà se fasse de manière paisible.
Le cortège funèbre, une affaire d’hommes ?
Le transport du corps vers sa destination finale se fait en toute sobriété. Si toute la communauté se rassemble pour prier avant la levée du corps au domicile, seuls les hommes peuvent assister à l’enterrement d’un musulman. Les femmes sont considérées comme trop émotives. Et, l’islam interdit toute manifestation excessive de deuil (hurlements, gémissements, pleurs intenses…).
Quatre hommes soulèvent la civière où repose le défunt, recouvert tout simplement d’un drap. En France, un cercueil est obligatoire. De ce fait, les musulmans sur le territoire français choisissent souvent des cercueils faits avec du bois léger, sans capiton.
Lors des obsèques, une prière funéraire est prononcée par l’imam, « le salat-al-janazah », qui se tient devant le défunt et dos à l’assistance. Elle est organisée à l’extérieur et se fait de manière silencieuse, à l’exception de quelques mots. Cette « prière des morts » qui comprend des glorifications d’Allah est très différente des autres puisqu’elle est brève et se récite sans prosternation. Après la prière, le visage du défunt est découvert et l’assistance est invitée devant lui.
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La fosse musulmane et ses particularités
À l’origine, les musulmans se faisaient enterrer simplement dans un linceul, à même le sol sans cercueil ni tombe, mais les pratiques ont évolué. Ainsi, a-t-on assisté à l’apparition de fosses, dans lesquelles le corps du défunt est inhumé. Également appelées : « le trou » en arabe, les fosses musulmanes sont généralement très étroites car le corps du défunt est déposé de profil, ou sur le dos, le regard portant vers la Mecque.
« On place le mort dans sa tombe sur son côté droit le visage tourné vers la Ka’aba […]. C’est la pratique en cours depuis l’époque du Messager d’Allah jusqu’à nos jours, et ce dans tous les cimetières musulmans de la terre. » Imam Ibn Hazm
Les enterrement musulmans consistent toujours en une inhumation puisque la crémation est proscrite par l’islam. En effet, « faire mal à un mort » est considéré comme aussi grave que faire du mal à un vivant. Pour la même raison, l’autopsie n’est pas explicitement interdite mais n’est pas pratiquée.
Enterrement musulman, le dépouillement comme maître mot
Arrivé devant la tombe, on fait sortir le défunt la tête la première, visage tourné en direction de la Mecque. Le corps est placé sur le côté droit et en même temps, les fidèles récitent le « Shahada » sans arrêt : « Il n’y a de Dieu que Dieu et Muhammad est son prophète ». Dans les pays musulmans, l’inhumation se fait aussi en pleine terre, ce qui n’est pas toujours possible dans les cimetières occidentaux.
Il y a cependant certaines conditions à respecter lorsqu’un défunt est enterré dans une terre non-musulmane. Il doit être placé dans un « carré musulman », comme son nom l’indique, un espace réservé qu’aux musulmans. Si ce n’est pas possible, il est conseillé de faire rapatrier le corps dans son pays d’origine. Quand le corps est dans la tombe, chaque individu présent jette trois poignées de terre afin de la recouvrir complètement.
La tombe peut être marquée par une petite pierre afin d’être reconnaissable même si l’islam en général décourage ses fidèles à ériger des pierres tombales extravagantes ou à déposer des fleurs. On leur conseille plutôt de prier tout simplement pour leurs morts.
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Funérailles musulmanes : la stèle et la pierre tombale
La religion musulmane préconise de ne couvrir le corps qu’avec de la terre. Ainsi il n’y a normalement pas de tombale de granit recouvrant la sépulture. Néanmoins, les pratiques ont évolué avec le temps et les traditions des pays d’accueil. Ainsi, en France, on constate une hausse de l’utilisation de tombales.
Concernant la stèle, comme tous les monuments musulmans, le haut de la stèle évoque le toit de la Mecque : une forme de coupole arrondie. Mais l’installation d’une stèle n’est pas obligatoire. Il existe des tombes musulmanes dépourvues de stèle comportant simplement une plaque funéraire, posée à même le sol.
Le plus souvent, les plaques portent le nom du défunt suivi d’un verset du Coran, et/ou de symboles islamiques comme le croissant de lune, ou une étoile. Néanmoins, de manière générale, l’Islam proscrit les monuments funéraires trop sophistiqués.
Comme celle des corps, les tombes doivent être tournées vers la Mecque. En France, pour s’en assurer, ce sont des représentants religieux qui définissent la position des sépultures à l’aide d’une boussole.
Des fleurs pour un enterrement musulman ?
Si ce n’est pas la coutume de déposer des fleurs sur les sépulcres musulmans, ce n’est cependant pas interdit par la religion. La tradition conseille plutôt aux personnes ayant assisté à l’enterrement de jeter 3 poignées de terre sur ou dans la tombe du défunt.
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