Ce jeudi, l’association Empreintes a présenté au Ministère de la Santé le guide “Deuil au travail : comment l’accompagner ?”. Parrainé par les ministres du Travail et de la Fonction publique, cet outil vient rappeler que “le deuil ne s’efface pas aux portes de l’entreprise”.
Avec son kit d’accompagnement pour les entreprises composé de kakémonos, de vidéos et d’un guide pratique, Empreintes entend leur apporter les bons outils pour garantir des réponses adaptées aux besoins du salarié. “Le rôle du manager n’est pas de prendre en charge la souffrance du salarié mais de mettre en place un système qui le protège. Et les réponses varient en fonction des situations. Suite au décès d’un proche, certains salariés vont trouver un équilibre dans le travail, d’autres vont avoir besoin de temps avant de retourner dans leur entreprise. Il n’y a pas de solution unique”, expliquait Marie Tournigand, déléguée générale d’Empreintes.
Destiné aux chefs d’entreprise, acteur RH, de la santé, du social, RSE ou QVT, ces ressources donnent des clés pour :
Le deuil au travail : un enjeu majeur pour les entreprises
À l’occasion des Assises du deuil en 2021, Sereine Mauborgne, alors députée du Var et infirmière, soulevait déjà la problématique du manque d’accompagnement des salariés en deuil : “Au sein des entreprises, le soutien au deuil ne s’organise pas mais s’improvise.” Et les conséquences de cette absence de prise en charge sont nombreuses : maladies, démissions, perte d’emploi… Les arrêts de travail liés à un deuil durent en moyenne 34 jours par an et représentent 700 M d’euros d’indemnités journalières chaque année. Un coût qui pourrait être réduit de façon significative grâce à une sensibilisation à ce sujet qui touche un salarié sur deux dans le cadre professionnel.Un manque d’accompagnement aux conséquences durables pour les endeuillés
Car si ce manque d’accompagnement coûte cher aux entreprises, il marque aussi profondément les endeuillés. “Je travaillais dans un cabinet de conseil depuis 12 ans lorsque mon père est mort. Après les trois jours de congés qu’on m’a accordés suite à son décès, je me sentais incapable de reprendre mon poste. J’ai appelé le vice-président pour le prévenir et il n’a eu pour seule réponse que : “Ah Ok”. Son silence et son manque de soutien m’ont profondément marqués. J’ai su immédiatement que je ne pourrai plus m’investir dans cette entreprise. Je l’ai d’ailleurs quittée peu après », témoignait Delphine Bouzy, aujourd’hui responsable des actions transverses chez Klesia.Deuil au travail : un kit pour aider les entreprises
- Définir un protocole d’accompagnement du deuil dans l’entreprise
- Délivrer des bonnes pratiques et sensibiliser aux erreurs à éviter
- Être force de conseil pour soutenir le salarié dans ces démarches post-décès