“ L’énergie consommée pour la crémation de 50 animaux est égale à deux aller-retour Paris-New York ou au chauffage d’une maison de 100 m² pendant un an.”, explique Victor, 22 ans, jeune ingénieur. Face à ce constat, il a planché avec un groupe d’étudiants de l’école Chimie ParisTech sur le projet “Nouvelle Pousse”, un service d’humusation réservé aux animaux de compagnie.
Un projet pour faire fleurir la vie après la mort
Le principe d’humusation envisagé par Nouvelle Pousse consiste à placer le corps de l’animal dans un réceptacle en acier en dehors du sol et de le recouvrir de terre, de copeaux de bois et de micro-organismes, avant de le refermer. L’action des micro-organismes et de la chaleur naturelle, provoquée par la décomposition, vont détruire les bactéries et médicaments du corps de l’animal.
Une fois le processus finalisé, la terre sera rendue aux propriétaires dans un pot contenant une graine d’une plante de leur choix. Si les maîtres souhaitent se charger de l’humusation de leur compagnon, un kit funéraire pourra leur être délivré. “Il sera composé d’une notice explicative pour réussir l’humusation, d’un linceul pour envelopper l’animal, d’un mélange de micro-organismes et de fleurs séchées pour décorer la sépulture”, précise Jeanne, membre du groupe d’ingénieurs.
Si les maîtres ne désirent pas récupérer la terre, Nouvelle Pousse la transmettra à des associations en charge de l’entretien d’espaces naturels.
Le prix estimé de l’humusation, comprenant la cérémonie d’adieu, est aujourd’hui de 500 €.
À noter : Il est actuellement interdit d’enterrer son animal de compagnie dans son jardin.
Un projet prometteur qui en est encore à ses débuts
Le groupe mène actuellement un test sur des cuisses de poulet qui s’avèrent pour le moment concluant. Toutefois, “mener des expérimentations et monter un tel projet demande des moyens financiers. Nous devrons sans doute lever des fonds pour poursuivre nos expérimentations.”, confie Jeanne.
En attendant de finir leur cursus et de se consacrer à 100 % à Nouvelle Pousse, Jeanne et Victor s’attèlent à développer leur réseau afin d’avoir l’appui d’acteurs en faveur de l’humusation. “Nous sommes en contact avec Élodie Jacquier-Laforge, vice-présidente de l’Assemblée nationale qui a déposé une proposition de loi pour développer l’humusation en France.”, confie Victor. Car, si l’humusation d’êtres humains est pour le moment interdite en France, la législation est plus floue en ce qui concerne les animaux.
Les étudiants qui ont remporté en décembre dernier le prix intérêt général des Trophées des ingénieurs du futur 2024 visent la commercialisation de leur offre, en Ile-de-France, en 2026.
Photo : cyberpunk0815
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Cette phrase : « L’action des micro-organismes et de la chaleur naturelle, provoquée par la décomposition, vont détruire les bactéries et médicaments du corps de l’animal » qu’on lit souvent dans la presse est une grossière erreur. En effet, qui sont ces fameux micro-organismes si ce ne sont justement les bactéries présentes dans les corps ? C’est grâce à ces bactéries que les tissus mous des animaux sont dégradés et ce sont aussi des bactéries qui produisent la chaleur, boostant le système ! Cette élévation de température est encouragée par la masse végétale qui entoure les corps dans l’Humusation.