Une envie de faire bouger les choses
“Une artisane du souvenir”, voilà comment Laetitia Beun se définit. Une dénomination originale pour un travail qui l’est tout autant : Laetitia imagine et conçoit des objets personnalisés en hommage à nos défunts. Un nouveau type d’accompagnement qui trouve un écho particulier chez les familles et les pompes funèbres depuis la pandémie du Covid-19. Une belle revanche pour cette ancienne cheffe de projet événementiel qui avait essuyé les refus des pompes funèbres il y a 15 ans lorsqu’elle leur avait présenté son projet d’obsèques personnalisées. “Avec la crise sanitaire, le monde funéraire a compris qu’il fallait faire autrement, proposer de nouveaux accompagnements pour les familles”, confie la créatrice qui a depuis créé Les Mémoires d’Ananké.
Accompagner chaque famille dans son deuil
Sous ce nom, Laetitia propose ses services de personnalisation d’obsèques aux pompes funèbres et permet ainsi à chaque famille de s’approprier pleinement ce moment d’adieu. Car elle en est convaincue, après la perte d’un être cher, les rites sont primordiaux. « Face à la disparition progressive des rites traditionnels, les familles se trouvent complètement démunies et en souffrance. Par ailleurs, l’éloignement géographique complique les cérémonies collectives… Il faut recréer des symboles”, explique la fondatrice des Mémoires d’Ananké. Papillons de couleur en origami, adhésifs personnalisés pour décorer le cercueil, boîte à messages, coussins conçus à partir des chemises du disparu… Laetitia n’a aucune limite. Elle répond aux souhaits des familles. Depuis peu, elle s’est aussi lancée dans la fabrication d’urnes cinéraires en bois, dont elle propose à la famille de garder une petite pièce en souvenir.
S’autoriser à réaliser des obsèques uniques, qui ressemblent au défunt
Si le secteur funéraire est en demande d’une plus grande personnalisation des cérémonies funéraires, arriver avec une toute nouvelle approche reste compliqué. “J’ai de très bons retours sur ma démarche, les agents y sont personnellement sensibles mais malheureusement la plupart des pompes funèbres ne sont pas encore ouvertes au changement.”, regrette Laetitia. Pas question pour autant de baisser les bras. L’entrepreneuse mise avant tout sur la sensibilisation en amont pour que les familles puissent choisir ce qui leur correspond vraiment au moment d’un décès. “Si mes créations aident les personnes endeuillées à s’autoriser des obsèques uniques, à l’image du défunt, alors le pari est réussi. ”, conclut-elle.
Pour voir les créations de Laetitia, rendez-vous sur son site Les Mémoires d’Ananké.