Un mémorial pour les victimes du covid-19 inauguré à Paris


Honorer nos morts partis sans qu’on puisse leur dire adieu… Depuis le 30 avril, un mémorial a vu le jour dans l’église Saint Sulpice à Paris pour rendre hommage aux victimes de la pandémie. « Notre souffrance doit être entendue et apaisée. C’est inhumain d’avoir dû laisser partir nos proches, sans leur tenir la main, ni pouvoir honorer leur mémoire lors d’une cérémonie avec tous ceux qui les aimaient. Emmanuel Macron a dit qu’on n’oublierait pas les 100 000 morts de la Covid, mais que fait-on pour eux ? Cette chapelle est leur endroit, » explique l’humoriste Stéphanie Bataille, co-fondatrice du collectif Tenir ta main, créé suite à la mort de son père, le comédien Etienne Draber. « Nous voulions installer ce mémorial à Notre-Dame mais les travaux actuels ne l’ont pas permis. Notre choix s’est donc porté sur sa petite sœur : l’Eglise Saint Sulpice. » Cette paroisse du 6ème arrondissement est en effet la plus grande de Paris après Notre Dame. Depuis l’incendie, c’est en son sein qu’ont lieu les cérémonies importantes parisiennes.

Un lieu ouvert aux athées et aux croyants de toute confession

« C’est un lieu de culte catholique mais c’est une maison pour tous nos morts, quelle que soit leur religion », poursuit Stéphanie Bataille à propos de Saint Sulpice. Un panneau, disposé devant les marches menant au mémorial, invite tout un chacun à poser le geste qu’il souhaite : se recueillir ou prier, déposer des fleurs, accrocher la photo d’un proche décédé du covid, allumer une bougie. Le mémorial est ouvert de 8h à 19h tous les jours.

Par ailleurs, une cérémonie se tient chaque dernier vendredi du mois à 15h dans l’Eglise Saint Sulpice, en hommage à toutes les personnes tuées par la pandémie.


Des visages derrière les statistiques

Mettre des visages derrière les statistiques, c’est l’un des combats de l’association « Tenir la main ». Mais ce collectif de familles endeuillées par la pandémie alerte également sur les dérives éthiques constatées pendant la pandémie : interdiction de visite, absence de rites mortuaires. Le collectif réclame l’inscription dans la loi d’un droit de visite aux patients dans tous les établissements de santé, à tout moment de l’hospitalisation et quelles que soient les circonstances sanitaires.

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