Des lignes de labyrinthes de sel et les mailles d’une mousse brassée par le remous du mouvement de l’artiste… pour raconter le chemin sinueux du deuil. C’est avec du sel, son matériau privilégié que Motoi Yamamoto, plasticien japonais raconte le chagrin, la perte, le souvenir… et réalise ses œuvres éphémères.
Jeter du sel sur soi pour se purifier après des obsèques
Motoi Yamamoto a perdu sa sœur en 1994, des suites d’un cancer du cerveau. Une perte qui l’a conduit à explorer un thème, toujours le même : le deuil et le lien entre vie et mort. Au Japon, le sel est utilisé dans les rites funéraires. Il est d’usage, après avoir assisté à des funérailles, de se jeter du sel sur soi avant de rentrer dans sa maison, pour se purifier et chasser d’éventuels mauvais esprits.
« La pensée que je ne pourrais pas voir une personne à nouveau, même si je le souhaitais, m’a conduit à souhaiter voir quelque chose qui ne pouvait être écrit ou photographié, quelque chose au cœur même de la vie, des cellules et de la mémoire » , écrivait-il.
Il faut à l’artiste, une semaine en moyenne pour créer une œuvre. L’artiste « dessine » avec du sel à l’aide d’une poche à douille, ou bâtit des murs de briques de sel chauffées et durcies. Il créé lors de cérémonies publiques et invite les badauds à détruire ses œuvres à l’issue des expositions. Des œuvres toujours éphémères et d’une grande fragilité qui nous rappelle notre propre finitude et notre présence passagère sur Terre.
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