Depuis le début de la crise de la Covid-19, le cimetière de la ville Sicilienne de Palerme fait face à un criant manque de places. Plus de 800 cercueils restent en attente de tombes, rien qu’au cimetière municipal dei Rotoli situé au Nord de la ville.
Une crise accentuée par des défaillances pré-existantes
Les corps de défunts sans sépultures ne cessent de s’accumuler dans les cimetières de Palerme. Au cimetière dei Rotoli, le plus étendu de la ville, les cercueils sont entassés dans des tentes, où les familles sont autorisées à rendre visite à leurs défunts. Cette crise des espaces mortuaires est d’autant plus aggravée par l’impossibilité pour le cimetière dei Rotoli de recourir à la crémation, le crématorium étant en panne depuis le 15 avril 2020.
Des familles dans l’impossibilité de rendre hommage à leurs morts
Dans les tentes de fortune où les cercueils sont entassés, “L’odeur est insoutenable, on ne peut y entrer qu’en apnée”, confie Rosarià Davi au journal italien La Repubblica. En effet, certains cercueils sont en attente de caveau depuis mars 2020.
Un an après le début de la crise sanitaire, la situation s’est aggravée à tel point que certains cercueils, posés à même le sol, sont partiellement inondés par l’eau qui entre dans cette partie du cimetière, située en bord de mer. Une situation très culpabilisante pour les familles qui ont l’impression de ne pas pouvoir offrir de repos à leurs défunts.
Les cimetières privés comme dernière solution
La dernière alternative des familles de Palerme pour offrir une tombe à leur défunt est alors de se tourner vers les cimetières privés comme celui de Sant’Orsola, situé en centre ville et encore relativement épargné par la crise des sépultures sicilienne. Mais un emplacement y coûte en moyenne 4000 euros, contre 700 au cimetière dei Rotoli. Un investissement conséquent pour ces familles siciliennes, surtout lorsqu’on sait que le salaire moyen est de 17 000 euros par an en Sicile, contre 32 000 pour le reste de l’Italie.
Le maire de Palerme tente de lutter contre cette crise des sépultures
Pour lutter contre cette crise des sépultures, Leoluca Orlando, maire de Palerme, a promulgué une série de mesures réduisant de 30 à 25 ans la durée des concessions, ainsi que l’achat de plus de 400 sépultures préfabriquées qui seront mises à disposition dans le cimetière dei Rotoli.
L’ancien crématorium du cimetière a également été remis en service, et la construction d’un nouveau devrait débuter rapidement. Pour financer ces projets, 800 000 euros ont été prélevés sur le fonds de réserve de la ville. La plus grande inconnue ? Le temps qu’il faudra pour voir naître ces installations. Selon la projection statistique de Sergio Pollicita, chef de cabinet du maire, le nombre de cercueils en attente de sépultures pourrait dépasser les 2 500 d’ici cinq mois…
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