À l’annonce d’un décès, il est parfois difficile de mettre des mots sur la peine et le chagrin ressentis en présentant ses condoléances aux proches du défunt. Lorsqu’on ne sait pas quoi dire, il est possible d’utiliser les mots d’un ou d’une autre. Chanson, texte, poème de deuil… Depuis de nombreuses années, les artistes écrivent sur la mort et le deuil. Reste à chacun de trouver les mots qu’il souhaite partager avec la famille en deuil. Voici quinze exemple de poème de deuil.
Des poèmes de deuil qui s’adresse au défunt
Il restera de toi, Simone Weil
Il restera de toi ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée,
Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert, en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé, en d’autres germera.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Un poème de deuil de Ludiane de Brocéliande
Je t’aime et t’aimerai
Ce regard triste et froid
Que j’avais remarqué
Il ne me trompait pas
Tu ne m’avais rien dit
Mais j’avais deviné
Que la vie te quittait
Et que tu savais
Il est des mots parfois
Si durs à prononcer
Que seul le silence
En transporte l’essence
Dans les âmes écorchées
Je me souviens encore
[…]
Demain dès l’aube, Victor Hugo
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai, les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Un poème de deuil de Marina Tsvetaïeva
Je te remercie, mon amie,
Pour ta respiration légère,
La tendresse des mains qui somnolent
Et le chuchotement des lèvres
Somnolentes, pour ces tempes creuses,
Pour l’arc de tes sourcils, et
Pour cette absence d’angoisse,
En toi, devant mon sang sauvage.
Pour la paume de ma main posée
Sur ma poitrine comme un médaillon,
Pour ce feu qui s’est mis à couler
Lentement, dans mes veines tendues.
Pour ce regard redevenu clair,
Tourné vers ton visage, et
Pour ce que toi, mon ange, tu es Toi,
Et que tu es auprès de moi.
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Poème deuil : des mots qui donnent espoir
J’irai toucher ton âme, Ludiane de Brocéliande
Quand je ne serai plus
Que l’ombre de moi-même
Lorsque la nuit prendra
La teinte de mes jours
Quand mon corps sera froid
Comme le lit de l’eau
Lorsqu’enfin de là-bas
Viendra la délivrance
Je rirai aux éclats
De mes désespérances
Chemin de vie, Madeleine Cohérier
Si ton cœur est triste
Donne-lui la semence
De nouveaux espoirs.
Cherche au plus profond de toi
Et tu découvriras des merveilles,
Une partie que tu avais oubliée.
Prends le temps de regarder ta vie.
Va dans le jardin de ton âme
Et tu trouveras la plénitude.
Si tu ne peux pas réaliser tes désirs,
Il te reste l’espoir qu’un jour
Tu aies d’autres joies.
Si la pluie inonde ton visage
Et cache tes larmes
Dis-toi que le soleil les séchera.
Souris à la vie,
Car si aujourd’hui rien ne va,
Il reste demain.
Avance sur le chemin de vie
Car au bout tu verras,
Inscrit dans le ciel
En lettres de feu,
Le mot ESPOIR.
Mon testament spirituel, Sœur Emmanuelle
Je suis moi, vous êtes-vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un nom différent, ne prenez pas un air solennel et triste.
Continuez à rire de e qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié. Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends.
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin. Vous voyez, tout est bien.
Le dernier message, Ali Chibani
Lorsque j’arriverai, au bas de cette page,
Et que le dernier mot indiquera la fin,
Peut-être direz-vous, que cela est dommage
Qu’on ne puisse te voir, le lendemain matin.
Lorsque vous y lirez, ce tout petit message,
Peut-être en aurez-vous, un soupçon de chagrin,
Peut-être, même alors, me ferez-vous l’hommage,
Ici, de quelques vers déposés en quatrains.
Et si, je les perçois, au-delà des nuages,
Et que je vois alors, se tendre quelques mains,
Oublierai-je mon temps, oublierai-je mon âge,
Pour que vous m’entendiez, là-haut, avec entrain…
Amis, ne pleurez pas, la Terre est un passage,
Où vouloir y rester, apparait comme vain,
Nous y avons vécu et connu le partage,
Ne gâchez pas l’instant, trinquez avec du vin.
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Poème deuil : ces textes qui évoquent la tristesse
Tristesse, Alfred de Musset
J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré
Un poème de deuil de Caroline Ramuz
Il est des chagrins muets,
Des regrets indicibles
Qui viennent tranquillement
Grossir le flot de nos souvenirs,
Comme des ombres
Qui donneraient
Plus d’éclats à nos joies.
Le voile noir, Anny Duperey
Le chagrin cadenassé ne s’assèche pas de lui-même, il grandit, s’envenime, il se nourrit de silence,
En silence il empoisonne sans qu’on le sache.
Faites pleurer les enfants qui veulent ignorer qu’ils souffrent,
C’est le plus charitable service à leur rendre.
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Poème deuil : le récit d’une vie
La vie et la mort, Jean Claude Lemesle
La vie est comme une flamme qui scintille
Alors tantôt elle brille
Puis hélas soudain elle s’éteint
Cela s’appelle le destin
Elle est faite par palier
Qu’il faut essayer d’escalader
Est-ce l’essentiel
De prendre cet escalier qui monte au ciel
Mais hélas chaque jour qui passe
Est un grand combat et quoi qu’on fasse
Tout a une fin
Hélas même pour les humains
Alors pourquoi penser à demain
Les chercheurs essayent en vain
De trouver une solution pour rallonger la vie
Le corps humain s’use vite et c’est ainsi
Alors dans ce monde de douleurs
Aux tristes couleurs
Un bébé naît il est beau plein de fraîcheur
Et un petit vieux ridé dans son coin meurt
En partant dans ce monde de l’irréel
Ou là-haut tout est immortel
Alors quand l’heure du grand départ aura sonné
Ce petit vieux prendra cet escalier sans se retourner
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Des textes célèbres qui racontent la mort
Cœur de cristal, Frédéric Lenoir
La mort est comme la naissance.
Lorsque l’enfant se trouve dans le ventre de sa mère, l’univers se résume à ce qu’il voit, sent, entend, perçoit.
Il n’y a donc, pour lui, aucun autre monde imaginable que la chaleur du ventre maternel.
Et lorsque vient le moment du Grand Passage, celui de sa naissance, l’enfant est terrorisé : il va vers l’inconnu.
Quelques instants après être sorti du ventre de sa mère, il se retrouve blotti contre elle ;
L’amour maternel le rassure, l’apaise, et il ne tarde pas à découvrir et à aimer ce monde nouveau.
Il en va de même à notre mort, lorsque l’esprit quitte notre corps.
Une lumière nous apaise et nous conduit progressivement non pas vers une nouvelle vie, car nous ne sommes jamais morts, mais vers un nouvel état de vie.
La nuit n’est jamais complète, Paul Éluard
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
La nuit n’est jamais complète.
L’adieu, Guillaume Apollinaire
J’ai cueilli ce brin de bruyère.
L’automne est morte, souviens-t’en.
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps, brin de bruyère,
Et souviens-toi que je t’attends.
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