Le prix des obsèques encore trop élevés
600 000 décès en 2018… Le marché du funéraire ne connaît pas la crise. Aujourd’hui, il faut compter en moyenne 3 600 euros pour une crémation et 3 350 euros pour un enterrement. Les familles sont encore très mal informées sur le prix des obsèques. Qu’est ce qui est indispensable et qu’est ce qui ne l’est pas ? Si depuis 2008, les opérateurs funéraires ont l’obligation de fournir un devis-type aux mairies de plus de 5000 habitants, 60% des communes contrôlées ne les avaient pas mis à disposition du public car les opérateurs ne leur avaient pas transmis. La Cour des comptes demande à ce qu’il devienne systématique. Mais Michel Kawnik, président de l’Association Française d’information funéraire dénonce le manque de clarté de document : « Ce devis-type est incompréhensible ! Impossible de comprendre ce qui est optionnel et ne l’est pas, surtout pour des gens qui viennent de vivre un choc. Pour que les familles paient le juste prix des obsèques, ce document doit être clarifié », souligne Michel Kawnik.
Des crématoriums, trop peu nombreux, et surbookés !
Aujourd’hui, 63% des français optent pour la crémation mais le nombre de crématoriums n’évolue pas en conséquence. La Cour des comptes a relevé l’absence de crématoriums dans de nombreux départements comme le Cantal, le Lot, la Haute Marne et la Mayotte. Il n’y en a qu’un seul dans les Yvelines, en Haute-Garonne et dans le Bas-Rhin. « A Toulouse, il n’y en a qu’un pour tous les habitants ! Les familles font la queue le jour de la cérémonie, le temps est chronométré. La régie de la ville qui gère le crématorium ne souhaite pas laisser filer cette manne financière, et cela au détriment des proches des défunts… Pour désengorger les crématoriums, la Cour des comptes suggère d’allonger le délai légal des funérailles fixé à 6 jours (hors dimanche et jours fériés). Au Royaume-Uni et en Allemagne, l’enterrement peut avoir lieu jusqu’à 14 jours après le décès. En Suède, ce délai va jusqu’à un mois. Une piste qui permettrait aussi d’accorder plus de temps aux familles pour choisir les pompes funèbres et mieux étudier les devis…
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Un manque de transparence des contrats obsèques
Selon la Fédération française de l’assurance, 27% des Français de plus de 60 ans ont souscrit à un contrat obsèques. Le rapport de la Cour des comptes met en garde contre l’opacité de ces contrats et demande à ce qu’une information plus claire soit apportée. Il n’est pas rare de voir glisser avec certains contrats la carte d’une plateforme funéraire correspondant à un grand groupe. Ainsi, au moment du décès, la famille va se servir de ce numéro en pensant répondre aux souhaits du défunt, alors qu’il n’en est rien. A ce sujet, Jean-Pierre Sueur, Sénateur du Loiret, et spécialiste des questions funéraires, rappelle que les funérailles doivent respectées la volonté du défunt. « Il est possible de modifier ses choix à tout moment. On peut changer le lieu des obsèques, l’entreprise choisie, le mandataire désigné ainsi que le mode d’obsèques (inhumation ou crémation) sans que cela n’entraîne d’autres frais que les frais techniques induits. Le consommateur doit rester totalement libre de choisir son entreprise de pompes funèbres. » En aucun cas, des banques ou des assurances ne peuvent imposer aux familles un opérateur funéraire.
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