L’enterrement de son père est à l’origine de sa vocation. « Mon père voulait un enterrement écologique et ses volontés ont été respectées. Il est parti dans un cercueil en osier et a été inhumé en pleine terre comme il le désirait, dans un cimetière Anglais. Avoir pu être en accord avec ses convictions et m’impliquer ce jour-là m’a aidé à mieux cheminer dans mon deuil. C’est ce que j’ai envie d’apporter aux familles aujourd’hui », explique Sandra Rolland, devenue consultante funéraire spécialiste des funérailles écologiques.
Consultante funéraire, elle milite pour des funérailles respectueuses de l’homme et de la nature
Son rôle en tant que consultante funéraire : permettre aux familles françaises d’organiser des funérailles respectueuses du défunt, de sa famille et de la planète. Après une formation classique au métier de conseiller funéraire, et un passage par une enseigne de pompes funèbres, Sandra Rolland réalise vite qu’elle ne partage pas la même vision de la profession.
« La démarche si peu attentive aux besoins des familles ne correspondait pas à la mission que je voulais mener. Les Pompes Funèbres conseillent principalement en fonction des produits et services qu’ils commercialisent. En tant que consultante funéraire, mes conseils sont objectifs, neutres. En toute transparence, j’aide chacun à savoir ce qu’il envie et le droit de faire et d’avoir. Il me semble important que chacun décide de ce qu’il veut déléguer ou faire. »
Un manque criant de connaissances en matière d’obsèques
La jeune femme déplore le manque de connaissances des familles en matière d’obsèques. « De notre vivant, ce sujet est trop peu abordé car il fait peur. On ne s’y intéresse que quand on est confronté à la mort, à la perte d’un proche. Mais cette méconnaissance est regrettable car elle ne nous permet pas une vraie liberté de choix… » La funeral planner cite en exemple les soins de conservation.
Selon elle, trop de gens signent pour des soins de thanatopraxie sans savoir de quoi il s’agit. Et les pompes funèbres ne l’expliquent pas toujours. « C’est un acte intrusif qui consiste à retirer le sang et injecter un produit à base d’eau et de formol. Cela a des conséquences sur l’environnement car ce produit toxique se répand ensuite dans les nappes phréatiques et dans l’air. Ces soins ont également des conséquences psychologiques puisqu’ils visent à masquer les effets de la dégradation du corps et cela contribue au déni de la mort. Dans l’idée, il faudrait donc privilégier ce traitement qu’en cas de force majeure « .
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Du soutien, de la considération et de la bienveillance
Questionner les souhaits des personnes qui anticipent leurs obsèques, informer, orienter les familles vers des professionnels de qualité pour organiser les funérailles d’un proche ou les accompagner dans leur deuil… Quand Sandra explique son métier à son fils de 4 ans, elle emploie ses mots : « J’aide les gens à préparer le moment de leur mort, pour que les vivants puissent leur dire au revoir , en faisant des choses que la personne aimait. En leur offrant ce que j’ai reçu à la mort de mon père : du soutien, de la considération et de la bienveillance. » Une bien jolie mission.
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Je reste plutôt défavorable à l’utilisation de ce produit même dilué mais merci pour cette précision. Cela mériterait d’approfondir la discussion.
Il y a une autre raison pour laquelle les soins sont à éviter : je sais bien que pour la plupart des thanatopracteurs, l’intérêt des soins de conservation c’est de permettre aux proches de se recueillir dans les meilleures conditions et que ça part d’une bonne intention, mais moi je trouve que ce n’est pas nous rendre service que de nous laisser croire que la personne dort alors qu’elle est morte. Je sais bien que ça soulage certaines personnes de voir leur défunt avec des traits apaisés et je le comprends mais ce n’est pas en cachant la vérité qu’elle disparaît. J’ai l’impression qu’à vouloir trop nous préserver, on ne nous montre plus comment ça se passe. Et le fait est que naturellement, un corps se décompose. Et je pense que
psychologiquement, il est préférable de s’y préparer. Et il est toutefois possible de le faire dans de bonnes conditions avec des alternatives plus écologiques voire naturelles. Je comprends que tout le monde ne partage pas mon point de vue mais je constate aussi que quand on en parle, en toute transparence, plutôt tant qu’on est vivant, c’est aussi un moyen de soulager.
Bonjour, je suis thanatopractrice, et je sais que pour beaucoup notre métier est très mystérieux. Le fluide que nous injectons dans le corps pour ralentir les processus de dégradation n’est pas fait à base de formol mais à base d’eau. Le produit formolé ne représente que 1, 5% de la solution finale en moyenne. Ravie d’avoir pu vous éclairer