C’est une première en Italie : un ancien chauffeur de poids lourd de 43 ans, tétraplégique à la suite d’un accident de la circulation il y a 10 ans, va avoir recours au suicide assisté.
Il obtient le droit de mourir après plusieurs années de combat
En 2012, la vie de Mario* bascule lorsque, dans le cadre de son travail, il est victime d’un grave accident de la route qui lui brise la colonne vertébrale. Tétraplégique, il avait tenté à plusieurs reprises, en vain, d’obtenir un recours au suicide assisté. Face aux refus systématiques, Mario devait se rendre en Suisse, où cette pratique est légale.
C’était sans compter sur le soutien de l’association italienne pour le droit de mourir Luca Coscioni. Avec leur aide, l’italien de 43 ans avait effectué une nouvelle demande en août 2020 pour mourir dans son pays. D’abord rejetée par les autorités, cette demande « a finalement obtenu l’avis du Comité éthique qui a, à la suite des vérifications de ses conditions effectuées par une équipe de médecins spécialistes, (…) confirmé qu’il remplissait les critères pour accéder légalement au suicide assisté », a indiqué l’association dans un communiqué de presse. « Je me sens plus léger, je n’ai plus toute la tension accumulée au cours de ces années », a affirmé Mario, décédé le 16 juin dernier.
Un pays religieux divisé sur la légalisation du suicide assisté
En Italie, le suicide assisté est puni par la loi d’une peine allant de 5 à 12 ans de prison. Toutefois, en 2019, la Cour constitutionnelle italienne a reconnu que certaines situations au caractère exceptionnel pouvaient survenir. Dorénavant, « les patients maintenus en vie par des traitements […] et atteints d’une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychologiques qu’ils estiment intolérables, tout en étant pleinement capables de prendre des décisions libres et conscientes » ont accès au suicide assisté. Dans ce pays très majoritairement catholique, la nouvelle avait fait l’effet d’une bombe. Et pour cause, le Pape François, représentant de la religion, s’oppose vivement au suicide assisté. « N’isolez pas les personnes âgées, ne précipitez pas la mort des personnes âgées », a-t-il encore affirmé très récemment.
En février dernier, la proposition d’un référendum populaire pour la liberté de choix en matière de fin de vie proposé par l’association Luca Coscioni a été refusée par la Cour constitutionnelle italienne malgré les 1,2 million de signatures recueillies, dépassant largement le seuil requis de 500 000…
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*l’identité a été modifiée pour protéger la vie privée du patient.