La perte d’un enfant est l’une des épreuves les plus dures de la vie. Que ce soit un décès alors que vous le portiez encore, au moment de l’accouchement ou alors qu’il grandissait à vos côtés, votre amour pour cet enfant est et restera immense. Il est tout naturel de souhaiter organiser une cérémonie d’au revoir et de vouloir lui rendre hommage de la plus jolie façon qui soit. Ce rituel sera précieux et marquera une étape importante de votre vie.
Vous aurez peut-être envie de lire un texte écrit par vos soins lors de l’enterrement, de lire un poème ou les paroles d’une chanson qui vous parle particulièrement. Trouver le bon texte à lire à l’enterrement pose souvent problème. Voici 8 poèmes, d’auteurs célèbres ou inconnus, sélectionnés par Happy End pour leur beauté et le message qu’ils véhiculent.
Choisissez un texte d’enterrement écrit par un particulier ayant vécu cette épreuve
Je t’ai fait la promesse,
de te faire exister.
Ta vie sur terre a été courte,
mais en émotions multipliées,
Pour beaucoup ta vie n’est qu’inexistance.
Ton âme est maintenant en errance,
Dans ce monde d’ailleurs,
Il y a beaucoup de fleurs,
Qui n’ont pu grandir
Et s’épanouir.
Aujourd’hui je me dois de te faire exister,
Pour montrer aux gens
que tu n’étais pas que rêvé.
Tu appartiens désormais à mon coeur,
Et tu arrive maintenant à faire mon bonheur.
Car ma voie s’est dessinée,
Grâce à ton passage limité.
Tenir ma promesse,
C’est contrer ma tristesse.
C.D, Créatrice de la page Facebook – Moi, Petit Paul
Voyager à travers les nuages
Il t’est permis de choisir,
Faire le plus beau des voyages,
Voir la terre vue d’en haut,
Quel merveilleux cadeau,
Soufflant de l’amour sur ton passage,
Mon coeur tu viens adoucir.
Être au plus près des étoiles,
Et toucher le soleil,
La vie t’es donnée autrement,
Que j’ai imaginé ma vie de maman,
Ton monde m’émerveille,
Ta vie est désormais astrale.
Un jour je viendrai te retrouver,
Nous voyagerons ensemble
Sur le plus beau des nuages,
Quand s’arrêtera mon âge,
Jusqu’à ce que la vie nous rassemble,
Je ne fais qu’infiniment t’aimer.
C.D, créatrice de la page Facebook Moi, Petit Paul
Il continuera toujours à sourire quelque part en nous
Il parlait, il marchait… il souriait…
Et il continuera toujours à sourire quelque part en nous,
Dans le cœur de chacun… Il est parti…peut être pas si loin…
Peut être y a t-il maintenant une étoile de plus dans le ciel ?…
Il a goûté au monde… Innocent ? peut être, oui…
Et déjà enjôleur et coquin… J’ai envie de dire « c’est pas juste ! »
Il s’est juste endormi un peu trop longtemps… Paisible… Il est parti…comme un ange… un ange tout bronzé au milieu de la neige de février…
Il a peut être rejoint Peter Pan au pays imaginaire.
Il a retrouvé les fées et les indiens au milieu d’une pluie de magie et de bonheurs simples.
Il a fermé les yeux tranquilles…
Et nous, nous restons là, sur cette terre un peu trop vide tout à coup…
Il faut juste apprendre à parler à l’imparfait de sa frimousse.
Il avait un an et huit mois…et de grands yeux…
Et il laissera sa marque ici-bas…
On n’oubliera pas…jamais…
Il nous a charmés et il restera avec nous d’une façon ou d’une autre
Quoi que la vie ait pu décider.
Il n’y a rien a dire après «ça »… Sauf un « je t’aime »…
Poème écrit par la tante d’un enfant décédé
Vous préférez un texte d’enterrement écrit par un auteur connu
Demain, dès l’aube
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et, quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856
Chrysanthèmes
Ils disent qu’au ciel on retrouve
Ces chers petits morts tant pleurés.
Ah ! savent-ils bien ce qu’éprouve
Le cœur des parents éplorés.
Ils sont étonnés qu’on se plaigne.
Savent-ils bien notre douleur ?
À nous dont le sein meurtri saigne,
On parle d’un monde meilleur !
J’y crois à cette autre demeure,
À cet immense azur béni ;
Oui, j’y crois ! et, pourtant, je pleure :
J’ai peur de ce vague infini.
Lui, là-haut, si loin de sa mère !
Je ne puis croire qu’il n’ait pas
Comme une nostalgie amère
De ceux qu’il aimait ici-bas.
Et, comme en un rêve, il me semble
Voir errer dans ce ciel si grand
Un bel ange qui lui ressemble,
Qui nous tend les bras en pleurant.
Il partit alors que les roses
S’ouvrent dans l’air étincelant :
De leurs premières fleurs écloses
On couvrit le suaire blanc.
Pour longtemps la chambre est fermée :
Dans sa froide atmosphère en deuil
Flotte encore l’âme embaumée
Des chrysanthèmes du cercueil.
En secret, la mère, hagarde,
Toute pâle, tournant la clé
De l’huis funèbre, se hasarde
À franchir le seuil endeuillé.
Dans la pièce où son œil pénètre
Elle cherche et voudrait bien voir
Les beaux yeux du cher petit être
Qui manque aux caresses du soir.
Une fièvre intense hallucine
Et son oreille et son regard ;
Ce nid plein d’ombre la fascine :
Son trésor est là, quelque part.
Ce demi-jour mélancolique
Que reflète le ténébreux
Cristal du grand miroir oblique.
C’est le reflet des jours heureux.
L’alcôve était claire et fleurie ;
C’est là que l’enfant fut bercé.
Ah ! l’alcôve est bien assombrie
Depuis que la mort a passé.
Où sont les fleurs, les fines gazes,
Les merveilles du blanc trousseau ?
Les fleurs ne sont plus dans les vases,
Et l’enfant n’est plus au berceau.
C’est pourquoi la mère affolée,
En proie aux regrets superflus,
Ne veut pas être consolée,
Parce que son amour n’est plus.
Nérée Beauchemin
Texte enterrement : La mort d’un enfant
Un enfant expirait dans les bras de sa mère :
Cet appel de la mort, un ange l’entendit,
Et, pour aller cueillir cette fleur éphémère,
Du ciel il descendit.
L’immortel habitant des sphères éternelles,
Après avoir plané dans les airs un moment,
Sur le fatal berceau, qu’il couvrit de ses ailes,
S’arrêta tristement.
Une femme était là, murmurant des prières,
A genoux, l’œil hagard et de pleurs obscurci ;
De l’envoyé divin les célestes paupières
Se mouillèrent aussi.
Mais il doit accomplir son douloureux message ;
L’inexorable arrêt des destins est porté.
Pourquoi pleurer d’ailleurs ? Ce n’est là qu’un passage
A l’immortalité.
Déjà cette jeune âme au ciel est attendue ;
Ils ont l’immensité des airs à parcourir.
« Voici l’heure, dit l’ange à la mère éperdue,
Ton enfant va mourir.
Mourir ! Ah ! Qu’ai-je dit ? Il va renaître et vivre !
Vois ce rayon d’en haut qui sur son front a lui :
Des terrestres douleurs l’Éternel le délivre,
Et le rappelle à lui.
Avec les Séraphins, dans les saintes phalanges,
Du trône du Seigneur il sera le soutien :
Il manquait un enfant parmi ses jeunes anges ;
Il a choisi le tien.
Pour lui du paradis ne crains pas le voyage ;
Nous allons y voler au souffle du zéphyr,
Et je le bercerai dans l’air, sur un nuage,
S’il ne peut s’endormir.
De la nuit à ses yeux j’écarterai le voile,
Et je le conduirai par l’orient vermeil ;
Nous nous arrêterons demain sur une étoile
Et ce soir au soleil.
Puis franchissant d’un vol les espaces du vide,
Et laissant sous nos pieds mille mondes divers,
Nous entrerons enfin au séjour où réside
Le roi des univers.
Bientôt nous t’attendrons dans ce divin asile,
Et pour l’éternité tu l’y retrouveras »
L’ange alors s’inclina sur l’enfant immobile,
Et le prit dans ses bras.
Le nouveau Chérubin entrouvrit la paupière ;
Mais la terre déjà s’enfuyait à ses yeux,
Et son guide avec lui sous des flots de lumière
Disparut dans les cieux.
A ce terrible instant, dans ta douleur profonde,
Toi, pauvre mère, toi, le vis-tu s’envoler ?
L’éclat qui l’entourait à son départ du monde
Te dut-il consoler ?
Hélas ! Il te laissait parmi nous solitaire !
Que t’importait pour lui ce destin triomphant,
Et qu’il fût dans le ciel un ange ? Sur la terre
Il était ton enfant !
Antoine Fontaney, Dans « Ballades, mélodies et poésies diverses ».
Du papillon à la plume
En venant dans l’émoi,
Avec un peu de lui,
Ton père a fait de moi
Une enceinte de vie.
Remparts et contreforts,
Pour te mettre à l’abri
Nos mains frôlent ma peau,
Tendue de ta promesse.
Et puis un jour le corps
Descend le pont levis
On te pose, nu et beau
Pour que je te caresse.
Ta bouche sur mon sein,
Je me fais nourricière,
Tes yeux dans mon destin,
Il n’y a plus d’hier.
Tes sourires et tes larmes,
Tes petits bras sincères,
Me font baisser les armes,
Mon enfant éphémère.
Car toi qui m’a fait mère,
Même si tu repars
Dans le vent, dans les airs,
Tu es dans mon regard.
Ton passage, mon petit,
Comme une étoile filante,
A fait naître l’envie
D’un avenir qui chante.
Alors, je chanterai,
En pensant à tes yeux,
Et tu seras caché
Dans mon sourire radieux.
Agnès Ledig
Où es-tu, petit ange ?
Où es-tu, petit ange, où es-tu ?
On aurait bien voulu,
À force d’amour,
t’empêcher de partir,
mais le monde est trop lourd,
petit ange léger,
Et n’a pas su te retenir.
Où faut-il te chercher, maintenant ?
Sous les gouttes de rosée ? Sur les ailes du vent ?
Qui saura nous le dire ?
« Maman,
Là où je suis, je ne crains rien.
J’ai les yeux pleins d’étoiles blondes,
J’ai l’âme vaste comme le monde.
Là où je suis, la joie est sans mélange.
Ne me cherchez pas, je suis dans chaque chose…
sur les ailes d’un ange,
Dans la rosée, dans le vent,
Dans le cœur d’une rose,
Dans le cœur de mes parents.
Ne me cherchez pas, je suis partout,
Je suis avec vous, je suis chez moi. »
Albert Gui
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