Le suicide d’un proche laisse un sentiment d’incompréhension, de colère et parfois de culpabilité qui génère de grandes souffrances pour les familles. Rédiger un texte pour la cérémonie d’obsèques peut alors s’avérer très difficile. Pour vous aider, nous avons sélectionné 5 textes d’enterrement à lire lors de l’hommage au défunt pour apporter réconfort et apaisement à l’assemblée réunie pour cet adieu.
Deux textes enterrement de Paul Éluard
« Au bord du vide »
Nous voici aujourd’hui au bord du vide
Puisque nous cherchons partout le visage
que nous avons perdu.
Il était notre avenir et nous avons perdu notre avenir.
Il était des nôtres et nous avons perdu
cette part de nous-mêmes.
Il nous questionnait et nous avons perdu sa question.
Nous voici seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi.
Nous sommes venus ici chercher,
chercher quelque chose ou quelqu’un.
Chercher cet amour plus fort que la mort.
« La nuit n’est jamais complète »
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.
Textes enterrement : des exemples pour exprimer sa peine
« Ma douleur » de Sabine Sicaud
La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ? Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on veuille. Elle n’est pas celles des autres, c’est la mienne. Une feuille a son mal qu’ignore une autre feuille. Et le mal de l’oiseau, l’autre oiseau n’en sait rien.
On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ? Et même si on se ressemble qu’importe. Il me convient de n’entendre ce soir nulle parole vaine.
J’attends, comme le font derrière la fenêtre, le ciel arbre sans geste et le pinson muet… Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ? Qu’attendent-ils ? Nous l’attendons ensemble. Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être.
« Je ne comprends rien » de Gao Xingjian
Tout est calme alentour. La neige tombe en silence. Je suis surpris par ce calme. Un calme de paradis. Pas de joie.La joie n’existe que par rapport à la tristesse. Seule tombe la neige. A cet instant, je ne sais où est mon corps, je ne sais d’où vient ce morceau de terre au paradis. Je scrute les environs.
Je ne sais pas que je ne comprends rien, je crois encore que je comprends tout. Les choses se passent derrière moi. Il y a toujours un oeil étrange. Le mieux c’est de faire semblant de comprendre. Faire semblant de comprendre, mais en fait de ne rien comprendre. En réalité, je ne comprends rien, strictement rien. C’est comme ça.
« Nous n’avons jamais connu ton visage », d’un anonyme
Nous ne savons pas ce que tu pensais sur plein de choses essentielles. Quelle était cette blessure qui ne s’est jamais fermée et qui t’a précipité dans la détresse? Aujourd’hui nous sommes là pour te dire adieu : c’est tout ce qu’il nous reste.
Nous espérons que tu as rejoint ceux que tu aimais, silencieusement; ceux dont tu as partagé un instant de vie, de bonheur peut-être, un moment de galère; ceux que tu as aidés.
Demain nous aussi nous partirons… Nous laisserons des pauvres sans défense, des enfants sans espoir, mais d’autres poursuivront la tâche commencée.
La lumière qui s’amenuise à la fin du jour s’en va pour revenir au matin… ailleurs. C’est un tout dernier mot d’adieu, gravé dans le temps silencieux.
Des textes enterrement pour susciter l’espoir…
« L’absent », Eileen Cicoli The Poem
Tu peux pleurer son départ
Ou tu peux sourire parce qu’elle a vécu
Tu peux fermer les yeux et prier pour qu’elle revienne
Ou ouvrir les yeux et voir qu’elle est partie
Ton cœur peut être vide de ne plus la voir
Ou il peut être rempli de l’amour qu’elle a partagé
Tu peux tourner le dos à demain et vivre le passé
Ou tu peux être heureux pour demain à cause du passé
Tu peux te souvenir d’elle et seulement qu’elle n’est plus
Ou tu peux chérir sa mémoire et la laisser vivre
Tu peux pleurer et te renfermer, être vide et tourner le dos
Ou tu peux faire ce qu’elle aurait voulu, sourire, ouvrir les yeux, aimer et aller de l’avant.
« A quoi sert ? » de Dorothée Halimi
A quoi sert, de se torturer sur ce qu’on aurait pu, sur ce qu’on aurait dû faire ou ne pas faire. Et sur ce que l’on a réellement fait. Que de regrets difficiles à exprimer qui ne font que rendre plus dense la souffrance. De même les remords, il vaut mieux les taire. Car dans cette affaire de mort, il faut savoir que toujours l’on perd !
… Et pour demander un signe
« A toi, mon frère », d’une anonyme
Tu as décide de faire le long voyage,
Décider de tourner une page.
Mais qu’es-tu allé chercher ?
Qu’as-tu trouvé de l’autre côté ?
J’espère que ta vie est meilleure,
Que tous tes démons sont allés voir ailleurs !
Sache que tu as laissé une empreinte indélébile,
Et que notre lien restera à jamais indestructible.
Maintenant que tu es avec les anges,
La vie d’en bas doit te sembler étrange ?
Tu sais que parfois je te sens vers moi ?
Et même sans te voir, je sais que tu es là !
J’aimerais savoir comment tu vas,
Alors essaie d’entrer en contact avec moi !
Mais tu feras comme tu l’as toujours fait :
C’est-à-dire quand tu l’auras décidé.
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