Quand Patricia a rejoint les rendez-vous du « Bla bla tricot », en Gironde, elle ne se doutait pas qu’elle tricoterait vraiment « pour tous les enfants », comme c’est indiqué dans les objectifs de l’association. C’est d’ailleurs ce qui lui plaisait, ce côté non-discriminant. Aujourd’hui, elle tricote bénévolement pour tous les petits, qu’ils soient «sur le départ» ou bien vivants.
Des vêtements funéraires pour des anges en partance
Patricia a toujours aimé tricoté. Elle aime aussi lire, écrire et dessiner. Quand elle tricote des bonnets pour ses cinq petits-enfants, ça fait sourire ses interlocuteurs. Mais lorsqu’elle tricote des vêtements funéraires pour des anges en partance, c’est une autre histoire. Le sujet, encore tabou, surprend et peut provoquer un certain malaise. Ou l’admiration.
Des bonnets pour ses petits-enfants… à la layette pour les anges
Patricia aime faire le bien autour d’elle. Elle tricote pour tous depuis plusieurs années, principalement pour des mamans seules et leurs enfants ou pour les prématurés de l’hôpital. Le groupe récupère la laine autant que possible, et vend quelques créations à Noël pour acheter de nouvelles pelotes.
Un jour, une amie lui a demandé de l’aide. Sa fille, salariée de pompes funèbres, se sentait désemparée lorsque des bébés décédés arrivaient nus… Démunis, tous comme les parents, les professionnels de la mort savent bien qu’il n’existe pas de « toutes petites tailles » dans le catalogue des vêtements pour nouveau-nés (en-dessous de 50 cm).
Mon étoile Léo : l’hymne à la vie d’une maman suite à l’envol de son fils
Un élan du cœur
D’où l’idée du fait-maison, du sur-mesure. Patricia s’est alors naturellement improvisée tricoteuse pour les anges ! C’est une pratique occasionnelle et elle en est fière, car elle sait que son travail est utile. Elle fait comme pour les siens. Elle met plein d’amour dans ces « Angelines » qu’elle tricote avec de la laine douce (layette) non pas en noir mais avec plein de couleurs. Elle pense que ces derniers vêtements les mettront à l’abri, au chaud, et réchaufferont aussi le cœur des parents.
Quelques associations caritatives qui s’organisent
Sans le savoir, Patricia fait le même travail que certaines bénévoles d’associations centrées sur le deuil. Les « tricopines » ou encore L’association « Lou’Ange », créée par une mamange (maman endeuillée), tricote aussi bonnets, chaussons, gigoteuses (…) de la taille 17 à la taille 40. Leurs créations (toutes en blanc) sont désormais expédiées partout en France, là où le besoin se fait sentir (familles, servies de néonatalogie, hôpitaux).
« Habiller ces bébés morts bien trop tôt, c’est aussi permettre à leurs parents de les envelopper physiquement de tendresse, de garder d’eux un beau souvenir, d’être apaisés par le sentiment d’avoir fait ce qui était juste pour leur enfant », lit-on sur leur site.
Des initiatives remarquables, encore trop peu remarquées…
Lire aussi :
- Deuil périnatal, participez à une cérémonie collective
- Pourquoi le deuil périnatal n’est-il pas un deuil comme un autre ?
- Deuil périnatal : participer à une cérémonie collective
- Décès d’un nouveau-né : quelles sont les démarches à suivre ?
- Un nounours pour surmonter un deuil périnatal
- 7 idées de rituels pour vous aider à vivre votre deuil périnatal
- Deuil périnatal : un livre pour soutenir les parents dans l’épreuve
Commentaires