Les jardins du souvenir ont apporté une première graine à l’expansion du végétal dans les cimetières. Avec les urnes arbre, on passe désormais à la vitesse supérieure, pour que l’urne elle-même s’intègre à la nature. Cette image romantique de la chrysalide, du passage d’un état de vie à un autre, d’une renaissance végétale fait rêver, mais y recourir en France n’est pas si simple.
L’urne arbre, comment ça marche ?
Comme toute urne funéraire, l’urne arbre contient les cendres du défunt, issues de la crémation. La différence avec les urnes classiques provient donc des matériaux qui la constituent pour la rendre biodégradable, et de leur contenu qui permettra la croissance d’un arbre.
Selon les produits, l’urne arbre peut être constituée de fibre de noix de coco, de cellulose ou encore de lin. Celle-ci est ensuite constituée de deux parties : la partie inférieure contient les cendres car ce ne sont pas elles qui produiront directement cette nouvelle vie, n’étant pas fertiles. Leur pH peut même entraver la croissance du plant, d’où la séparation en deux parties de ces urnes. C’est donc dans la partie supérieure que la graine choisie est mélangée à de la terre. Cela peut être celle d’un arbre, y compris fruitier, d’une fleur.
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Quelle essence choisir pour une urne arbre ?
Si vous faites le choix d’une urne arbre, optez pour une essence qui a du sens pour vous, mais attention aux règles de la nature ! Pour que l’arbre ait toutes les chances de se développer, il faut qu’il soit à même de s’intégrer à son environnement. Pensez donc à privilégier des essences locales.
Selon les modèles, l’urne peut être équipée d’un système connecté qui veille à la croissance de l’arbre. In fine, les racines se développeront parmi les cendres du défunt et participeront symboliquement à une renaissance végétale de la mémoire de vos proches.
L’urne arbre est-t-elle autorisée par la loi ?
Face aux innovations du monde funéraire, la loi française évolue très lentement. Les urnes arbres n’échappent pas à la règle et tombent en plein vide juridique. Les textes encadrent la dispersion des cendres, l’inhumation des urnes, mais aucune mention n’est faite de la spécificité des urnes arbre. Leur usage n’est pas interdit mais se confronte à beaucoup d’obstacles.
Ainsi, d’après les textes actuels, toute urne peut être inhumée dans une sépulture. Or, en pratique, le placement dans un cimetière nécessite de répondre à des normes d’étanchéité et il est interdit d’y faire pousser des plantes. La croissance des racines peut en effet poser problème d’accès ou venir heurter des urnes ou tombes voisines. En revanche, quelques cimetières végétaux se développent peu à peu en France et s’apprêtent parfaitement à ces nouvelles urnes. Au cimetière de Souché, à Niort, qui se veut écologique, la biodégradabilité des urnes est même un critère.
Autre solution : l’inhumation de l’urne sur une propriété privée. L’accord de la mairie est cependant obligatoire et peut s’avérer difficile à obtenir. En effet, en étant biodégradable, l’urne ne pourra pas être exhumée en cas de vente du terrain.
Quels modèles d’urnes arbre existent ?
Les urnes arbre se sont surtout faites connaître en Europe à travers les produits du catalan Gerard Moliné et ses Bios urne. Différents modèles existent : les urnes destinées à l’immersion en pleine terre, d’autres composées d’un incubateur permettant d’être conservées chez soi comme plante d’intérieur. Aussi, l’entreprise a dédié une gamme d’urnes aux animaux.
Vous trouverez un éventail de produits aussi développé chez The Living Urn, mais cette entreprise québecquoise sera moins accessible à l’achat depuis la France. En revanche, Le choix funéraire a mis sur le marché sa propre urne nommée « Arbre de vie ».
En matière d’urnes arbre, le choix est encore peu diversifié en France. Prenez garde lors de votre achat à ne pas confondre avec les urnes biodégradables simples, sans système de plantation de graine, qui sont à elles déjà très nombreuses.
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