Perdre ses parents, c’est perdre un appui fondamental dans sa construction d’enfant et d’adolescent. Léa peut en témoigner. Ses deux parents sont tous les deux décédés des suites d’un cancer. « A la mort de mon père, j’ai tout de suite eu conscience de l’immense solitude dans laquelle j’allais me retrouver plongée ». Un sentiment qui, selon elle, est partagé par tous les orphelins. C’est une des raisons pour lesquelles, elle a co-créé avec Happy End les Orphelinades, des espaces de parole visant à rompre la solitude des orphelins jeunes adultes.
Une mise à l’écart sociale des orphelins
Après la mort de ses parents, Léa a dû poursuivre sa vie et notamment ses études. « J’avais besoin d’un accompagnement mais je ne savais pas où le trouver, tout simplement parce qu’il existe peu de structures pour nous épauler « , confie-t-elle. Une sensation de décalage qui a été exacerbée par le comportement de son entourage. « Je me suis sentie mise à l’écart socialement ». Une situation qui peut être très difficile à vivre dans une période où le soutien de l’entourage est primordial. Dans une vidéo, Léa dénonce le manque d’accompagnement des orphelins jeunes adultes tant d’un point de vue social que politique.
La création du compte Instagram Mémoires d’orpheline
Pour briser le silence sur sa situation, Léa a crée le compte Instagram Mémoires d’orpheline. Elle y poste régulièrement des textes pour partager son vécu. Très vite, d’autres orphelins se sont mis à lui écrire. « J’ai été abasourdie de voir que je n’étais pas seule. » Selon elle, les orphelins sont « un non sujet socialement », ce qui crée des réticences à partager leur perte et leur deuil.
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