“Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où je suis”, écrivait Victor Hugo. Cette phrase résume parfaitement ce que peut ressentir une personne suite à la disparition de l’être aimé. Sans possibilité de s’y préparer, les veufs ou veuves entrent, la plupart du temps, dans un état de sidération.
De l’extérieur, personne ne peut réellement mesurer leur souffrance causée par le deuil de leur conjoint. Après le choc de la disparition, une étape lente et douloureuse débute avec cette compréhension et l’intégration de cette absence désormais acquise et définitive.
Une réorganisation totale de sa vie
Mais comment parvenir à surmonter un tel choc ? Au-delà du travail de deuil, c’est à une réorganisation totale qu’il faut s’atteler, surtout avec des enfants en bas-âge. (Lire le témoignage de Corine : Mes mots pour annoncer à mes enfants la mort de leur père).
Durant cette période, il arrive qu’une personne recherche un sens à la mort et à sa propre condition de « survivant ». Cette période contribue parfois à limiter la souffrance et à entamer un inventaire des années passées aux côtés du disparu.
Face au deuil d’un conjoint, faire corps
Dans cette épreuve, les conjoints survivants doivent impérativement être soutenus par leurs proches. Enfants, cousins, frères, sœurs, voisins, amis sont autant de ressources précieuse pour les maintenir à flot. Bien entendu, rien ne peut obliger une personne en souffrance à saisir l’aide proposée. C’est un choix personnel qui ne peut être forcé. Mais l’essentiel est d’ouvrir une porte et d’offrir à ce proche en souffrance l’opportunité d’être écouté, réconforté, épaulé.
Il est important de l’encourager à sortir de chez elle, de trouver des activités nouvelles. Une sortie entre amis, une randonnée, un atelier manuel, des vacances à plusieurs… les idées ne manquent pas et tendent toutes vers un seul et même objectif : sortir ce proche de la spirale de dépression dans laquelle il est peut-être en train de sombrer et lui montrer qu’il n’est pas seul.
Perpétuer le souvenir du conjoint défunt
Le deuil d’un conjoint ne signifie pas l’oublier, ni le faire disparaître de son esprit. Bien au contraire, la phase de reconstruction permet souvent au survivant de bâtir une relation sur le souvenir et les grandes heures d’une vie à deux. Un conjoint disparu, c’est autant d’enseignements, de valeurs, d’habitudes et de sourires qu’il est possible de maintenir. Ce sont des histoires et des anecdotes, des épreuves et des victoires que l’on peut raconter.
Il est également possible d’écrire… ou de faire écrire la biographie du conjoint défunt. Cela, bien entendu, pour perpétuer son souvenir au-delà de la mémoire orale. Une manière efficace de s’assurer qu’un tel drame ne rime pas avec oubli.
Si vous avez besoin de soutien, il existe des groupes de parole spécialisés dans le deuil d’un conjoint pour vous accompagner ou des thérapies comme l’EMDR, la sophrologie ou l’ICV.
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